De temps en temps, j’essaie d’écrire tous les jours, comme le calendrier de l’avent de ce mois-ci. J’ai noté une ou deux choses au fil des ans.
Selon Mario Jason Braganza :
I cannot stress this enough.
You will never write perfect posts.
How do I know ?
Because I tried so hard, for so many years.
And failed.
What you can do, is show up on the first day.
Publicly commit to writing everyday. (or to a schedule that you are comfortable with and publicly commit to.)
And write.
Everyday.
Good.
Bad.
Ugly.
Whatever.
Just put words on the page.
Traduction :
Je n’insisterai jamais trop
Vous n’écrirez jamais d’articles parfaits.
Comment je le sais ?
Parce que j’ai essayé si dur et depuis tant d’années
Et échoué.Ce que vous pouvez faire, c’est vous présenter le premier jour.
Vous engager publiquement à écrire chaque jour (ou selon un calendrier qui vous est confortable et auquel vous vous engagez publiquement).
Et écrire.
Chaque jour.
Bon.
Mauvais.
Moche.
Peu importe.
Posez juste des mots sur la page.
Sur le défunt blog de Caroline Clément, j’avais noté :
Écrire chaque jour, ou comment s’offrir un terreau à même de nourrir notre imagination.
Chaque matin se plier à un rituel d’écriture. Une écriture manuscrite. Cahier ou carnet, stylo à bille ou plume. Avant ou après le petit-déj’. Avant ou après le départ des enfants à l’école. Avant, dans tous les cas, la prise en main de son écran, de son volant, de son billet de train ou de tram. Avant le bruit, la foule – quoique celle-ci se fasse plus rare de nos jours. Avant surtout, d’avoir l’esprit encombré.
[…]
Les premiers jours, le geste et la pensée peuvent avoir quelque peine à s’ajuster, mais à force de répétition dans l’acte – je disais quotidien -, c’est comme tout, une habitude s’installe progressivement et le naturel de la chose se met à vous soutenir. L’effort n’est plus au rendez-vous. Il laisse place au plaisir. C’est un plaisir intime, d’où l’importance de le réserver à une heure volée à sa journée, une heure qui devient un rendez-vous. Une heure exquise.
Je me retrouve bien dans l’idée de voler du temps à la vie pour soi. Temps que j’utilise pour, au choix, écrire un peu [1], lire, mais alors vraiment tout, d’un roman [2] à une BD [3], d’une règle du jeu [4] à un livre dont vous êtes le héros [5], d’une revue d’exégèse [6] à une autre d’art [7].
En 2017 j’avais fait le « blogvember », un mois à se contraindre à écrire. J’avais noté (en anglais, exercice oblige, que je retraduis ici :
Écrire tous les jours amoindrit la qualité (votre expérience peut être différente).
Je me suis forcé à écrire, et j’ai parfois pris des raccourcis : retour au blog personnel ! C’était certes facile à faire, mais l’article qui en résultait n’était pas très intéressant.
La régularité d’écriture impacte la qualité, et on ne peut pas être chaque jour aussi inspiré qu’on le souhaiterait.
Bref, je ne sais pas comment font des Karl ou des Franck mais, bien qu’admiratif de la rigueur, j’en suis incapable — la preuve : arrivé à la moitié de mon calendrier de l’avent auto-infligé je le regrette déjà, même si pour la beauté du geste j’espère le terminer.
PS : ah tiens Emmanuel avait commis un billet avec presque le même titre à la décennie précédente !