Le soleil se lève doucement sur le quai. Au loin un ciel gris teinté légèrement d’orange montre sous les nuages des rideaux de pluie obliques.
Des nuées d’oiseaux font des ellipses erratiques.
C’est à partir de ces mois-là qu’on a commencé à fusiller des troupiers pour leur remonter le moral […].
Je commence doucement ce monument, et malgré l’horreur abrutissante (et très bien rendue) je me régale des ironies mordantes que Céline tisse à longueur de page.
Depuis les débris de sa toiture effondrée s’élève une brume de poussière lourde qu’ajourent les hésitantes flammèches d’un incendie naissant.
Et on dit souvent qu’il faudrait rogner jusqu’à l’os le gras que sont supposés être les adjectifs alors qu’ils sont si savoureux sous la plume d’Echenoz !
(Au passage, le fait de lire l’un et l’autre en parallèle me fait penser qu’il serait intéressant de discuter de filiation littéraire avec Jean Echenoz, mais je n’ai pas l’heur de le connaître alors on va en rester aux extrapolations.)