Disparaître de la toile

La tentation toujours grande de plier les gaules — mais comme je ne sais rien faire d’autre je vais rester encore un peu.

Je partageais sur un réseau social un lien vers une citation du Capitaine [1].

Après (trop longue) réflexion, les médias sociaux ne me conviennent pas pour échanger avec les gens que j’apprécie. Déjà, certains n’y sont pas… Facebook, Twitter, Mastodon, ou autres, ce ne sont que des audiences fragmentées, et jamais des conversations centralisées. L’archivage et la mémoire, n’en parlons pas. J’observe aussi une très nette désertion de ces réseaux dans mon entourage amical. Bref, le blogue est prêt pour un “revival”.

Citation, vous en conviendrez, toujours autant d’actualité bien que datant de 2017 [2]. Emmanuel en rebond dit qu’il pensait Laurent totalement disparu de la toile [3].

C’est tentant, d’une certaine manière, de disparaître. Tentant d’abord parce qu’à quoi bon continuer à bloguer ? Il en reste quelques-uns et zunes, d’avant même qu’on appelle [4] cette activité du blog, quand on disait site perso, site Web, maison-page. Mais à quoi bon, réellement ? Le plaisir d’écrire, oui, si vous voulez. C’est déjà pas mal. En tout cas c’est ce qui me tient. Et puis j’aime l’idée d’avoir une adresse, comme dans le vrai monde, où on pourra me retrouver, au coin de la rue, même des années après. Voire des décennies.

Ajoutons à ça les joies écocidaires de la technologie, même si on est loin de l’IA (un petit article de mise en bouche sur cette saleté ?). Un serveur qui tourne en permanence pour des contenus qui n’enrichissent que si peu l’humanité, ça m’interroge, quand même.

Le fait est qu’au moins, en gardant un site ouvert, fût-il poussiéreux, on évite les squatteurs de domaines qui récupèrent le « jus SEO » [5].

Comme souvent je m’égare, comme celle de Lille où je retrouvai avec des étoiles dans les yeux il y a à peine plus d’une semaine deux autres dinoblogueuses dont auxquelles que je pensais au niveau du ci-dessus, tu vois comme tout est lié même le calembour. — En passant, voir aussi, ici même il y a un mois : Je note aussi qu’avant j’aurais mis des liens vers les gens en ligne..

Voilà qu’à nouveau je diverge [6].

Enfin bref, la tentation de fermer est là. Mon site est peut-être la seule chose fiable restée au même endroit dans ma vie depuis 1998, c’est pour ça peut-être que je le garde, allez savoir. Un genre de plaque de marbre. Mais la tentation est là. Je veux croire que même dans ma sphère de geek, on existe de moins en moins, voire plus du tout, à travers son site.

Et la tentation du vrai monde, aussi.

PS : Effectivement Laurent a l’air d’être passé sous la ligne de flottaison. Laurent, si tu passes par ici (ce qui est fort peu probable), je te salue bien bas et espère que tu vas bien.

Notes

[1Si tu ne connais pas le Capitaine, c’est un de ces dinoblogueurs qui étaient interviewés par Télérama au tout début des années 2000 pour montrer que quand même, le Web, c’est un phénomène social. Il y avait aussi François dans le même dossier. Petit monde.

[2Cet article est écrit au passé. Enfin au présent mais je me comprends.

[3Avant on disait « la Toile » avec une majuscule, pour montrer que c’était un truc important. Le temps passe, les monuments se tassent.

[4Qu’on appelât ? À plat ? À pelle ?

[5Je te reparlerai de ça un de ces jours si tu veux, mais pas là, je dois aller faire des courses.

[6Oh je vous vois venir mais non.

Commentaires

  • Sacrip’Anne (22 avril 2024)

    Ah mais non, pas de fermeture, non non non.

    Sinon on va être obligés de se voir plus souvent.

    Ah. Attends.

    Sérieux, réfléchis encore !

    Répondre à Sacrip’Anne

  • Stéphane (22 avril 2024, en réponse à Sacrip’Anne)

    Hihi, c’est un peu tout et son contraire chère consœur, c’est aussi décousu que mon article ! 😁

    Répondre à Stéphane

  • kowalsky (22 avril 2024)

    C’est malin tiens, j’ai cru que le Capitaine avait écrit un nouveau post et que mon lecteur de flux RSS l’avait raté ! (Pendant un moment il était parti sur son https://navire.net/)

    Sinon va plus rester grand monde dans le coin si tu t’en vas aussi. Et puis t’as pas envie de sortir l’article de tes 30 ans sur le web ? :)
    Cela sera pour dans 2 années pour ma part, si je ne l’oublie pas d’ici là :D
    C’est marrant des fois quand je raconte aux jeunes avec qui je travaille que mon site web est plus vieux qu’elles et eux :)

    En ce qui concerne la pérennité, pour ma part tant que j’aurais les moyens de me payer le nom de domaine et l’hébergement, le site restera en ligne ! Même si j’en suis à peu près le seul lecteur ces dernières années. Et cela me va.
    Pour ce qui est d’y écrire autant qu’à la grande époque, c’est autre chose :D
    Ce n’est pas que j’ai moins à y dire, c’est juste que cela me lasse de me répéter sur certains sujets qui me tiennent à cœur. Les changements dans la société sont lents ou inexistants... Voire carrément trop dystopiques.

    "Qui aurait pu prédire la crise climatique ? Next on Sick, Sad World."

    Répondre à kowalsky

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