Les bilans de fin d’année, marronniers de la presse comme du blog, ont pourtant un avantage : ils permettent de se retourner, de mesurer le chemin parcouru, les difficultés mais aussi les réussites. Et puis ce qui reste encore à faire.
En 2023 j’ai trouvé mes marques dans mon nouveau boulot. C’est toujours très déstabilisant de tout changer dans sa vie, quel qu’en soit l’aspect (déménager, changer d’amour ou de travail, que sais-je encore). J’ai progressivement su répondre à des questions plus délicates, plus complexes aussi.
Quant aux amours, puisque j’effleurais le sujet, disons pour résumer que j’ai beaucoup appris, sur ce que je peux accepter ou non. La mauvaise nouvelle c’est que ça s’est passé assez douloureusement (comme souvent dans ma vie), la bonne nouvelle c’est que j’avance sur le chemin et que ce sera possiblement moins douloureux à l’avenir.
Puisque je parle de douleur, c’est aussi l’année où j’ai mis le doigt sur une des raisons de mes états dépressifs récurrents depuis l’adolescence [1]. Je vous en reparlerai à l’occasion quand j’aurai réussi à mettre ça à plat. Mettons pour commencer que l’Institut Gregory Bateson est fichtrement utile, sans compter les amies proches [2].
Et puis, après avoir décliné depuis de nombreuses années les invitations à faire des soirées jeux de société, prétextant que « je ne suis pas trop joueur » alors que (pour tout vous dire) j’étais surtout peu hardi à l’idée de rencontrer plein de nouvelles personnes dans un milieu que je ne maîtrisais pas [3], j’ai commencé l’année dernière avec Zombicide, puis petit à petit ma ludothèque a grossi et j’ai complètement plongé dedans cette année. J’ai beaucoup joué à Marvel United, Zombicide, Marvel Zombies, Blood Bowl (enfin !), et j’en passe. Et pas qu’en famille. Et ça c’est très cool.
Ah oui et puis Seiki, le deuxième chat, est devenu membre de la famille à part entière.
Enfin, c’est tout nouveau de cette fin de mois de décembre, je me mets à la peinture sur figurine. C’est une gageure de dépasser l’habitude d’approcher avec prudence toute activité qui nécessite une compétence dans les trois dimensions [4]. Mais, chance !, Games Workshop propose une initiation ; et le gentil vendeur qui s’en charge est d’une passion et d’une pédagogie réjouissantes !
Enfin (bis) : j’ai écrit beaucoup de haïkus cette année, et repris la lecture régulière de Un haïku chaque jour, compilation par Pascale Senk.
une année s’achève
un chapeau sur la tête aux pieds
des sandales de paille
— BashôAvancer léger
Tout, dans la nature comme dans nos corps, nous montre que l’attitude juste implique de se délester. […] Éliminons ce qui pèse plus que cela apporte (relations destructrices, biens encombrants, obligations imaginaires), et poursuivons notre vie comme une aventure légère, passionnante et, autant que possible, détachée.
Oui, avancer léger. L’idée maîtresse est de savoir ce qui pèse plus que cela n’apporte. Par exemple les livres et les films m’apportent énormément, alors je ne suis pas mûr pour m’en défaire, hormis les désherbages réguliers.
Mais au moins, tant qu’on avance c’est qu’on est vivant. Alors voilà : je suis vivant, j’avance, et il me reste encore à faire.