Ironie du sort, alors qu’hier je parlais justement d’un décalage presque caricatural entre utilisateurs de PC et de Mac, Steve Jobs est mort cette nuit.
Qu’est-ce que je peux dire qui n’a pas été dit ? La mort d’une personne est toujours triste bien que dans l’ordre des choses.
Maintenant, le bilan est mitigé : visionnaire, je ne sais pas. Sans doute.
Exigeant, en particulier sur les designs minimalistes, élégants, faciles d’accès, certainement.
Il ne faudrait pas oublier le verrouillage vertical de la chaîne de production, et ces petites subtilités qui font que les clients trouvent tellement facile d’aller dans l’AppStore qu’ils oublient que ce n’est pas la seule solution. Brillant sans doute, aliénant surtout.
C’est pourquoi je n’ai aucun produit Apple chez moi, alors que je reconnais la qualité et le confort de ces objets.
Ah, et puis je suis trop utilisateur de clavier pour aimer complètement Mac. Tabuler trois fois à chaque boîte de dialogue que je veux fermer parce que je ne peux pas taper sur « échap » comme sous Windows ou Gnome, non. (Mise à jour du soir Thierry me dit que maintenant ça marche, alors je retire cet argument).
Bref, Steve Jobs a sa place aux côtés de Tim Berners-Lee, Bill Gates, Linus Torvalds, Richard Stallman, qui à des degrés divers et pour des raisons diverses ont façonné notre vie moderne (d’occidentaux), l’ont bouleversée sur ces vingt dernières années.
Il a forcé tous ses concurrents, que ce soit dans le domaine des systèmes d’exploitation, des interfaces graphiques, des téléphones, des objets communicants, des balladeurs, à se remettre en question parce qu’il poussait le marché dans des directions inattendues : c’est sans doute sa plus grande réussite, et c’est pour cette provocation permanente que je me rappellerai de lui.