À la suite de mes camarades Franck et Anne, tâchons de partager un peu de bonheur.
J’en vois d’ici qui critiqueront le côté petit-bourgeois, dans son canapé, alors que ce serait tellement mieux d’aller faire le bonheur des autres et tout ça. Je ne les retiens pas, j’ai donné en 2015 et il faudrait un brin de masochisme pour continuer sur cette lancée.
Or donc, je sais qu’un format quotidien sera trop contraignant, et je ne veux pas m’y contraindre (CQFD). En revanche, même si l’idée d’un journal à usage personnel, non publié, continue de traîner, pour noter les trois bonnes choses du jour, un petit récapitulatif hebdomadaire ne fait jamais de mal.
Parce que s’il y avait un peu plus de gens heureux, par ici, on ne perdrait pas autant de temps avec les peurs rances qui sont en train de nous repeindre ce pays en vert-de-gris.
Cette semaine, dernière de 2015 et première de 2016, j’ai bien ri pour des choses futiles, comme d’habitude. Alors je ne vous le dis qu’une fois, sinon vous le liriez toutes les semaines.
(Et puis réjouissons-nous de la balise hr
pendant que nous y sommes, une de mes favorites.)
Pendant deux jours de vacances nous avons demandé aux enfants de ranger leur indescriptible foutoir sur le palier qui sert de salle de jeux, et accessoirement pour moi de salle d’exercices d’auto-kinésithérapie.
Tu sais, quand tu plonges dans ta bibliothèque en voulant vider quelques livres, et que tu te remets à lire et à oublier le temps ? Ils ont fait pareil, se sont mis à jouer et à rigoler comme des petits fous. Pour tenir mon rôle de papa j’annonce que je leur donne encore un demie-journée avec de dégager le passage avec une pelle à neige, mais personne n’est dupe : je n’ai pas de pelle à neige.
D’en bas nous nous sommes arrêtés dans ce que nous faisions, nous les avons écoutés glousser et glapir, en souriant silencieusement.
J’ai revu L’Étrange Histoire de Benjamin Button. J’apprends par Wikipedia qu’un certain nombre de critiques n’ont pas été forcément tendres, j’en suis étonné.
Très ému par ce film même s’il enfonce des portes ouvertes, sur le temps perdu, sur l’amour, sur l’éphémère de la perfection dans l’autre.
Ce moment d’arrêt, dans la salle de danse : « Je veux me souvenir de nous dans cet instant. »
J’ai réalisé (comme si c’était la première fois) qu’on rate tellement de choses, au quotidien.
Je voudrais me souvenir de nous dans tant d’instants qui fuient mais que (j’espère) je me rappellerai avoir vécus longtemps.
J’ai vu pour la première fois Zelig de Woody Allen. Quel charme, bon sang, quel charme !
Je viens de lire Mes 7 raisons de quitter Facebook chez M. LeChieur (dont je relis goulûment de temps en temps l’agenda) :
— Nous étions acteurs du web, nous en sommes devenus les téléspectateurs passifs. Avant Facebook, j’avais un blog (dont les ruines ont été rapatriées ici-même, sur le site que vous êtes en train de consulter). C’était une activité de loisir, au sens propre : j’étais actif et je m’efforçais d’écrire de mon mieux. Je lisais aussi les blogs de plein de potes, on ne se “likait” pas mais on postait des commentaires les uns chez les autres, ça ne coûtait rien à personne (en dehors d’une modique somme annuelle pour l’hébergement et le nom de domaine), personne n’en profitait pour exploiter nos données personnelles les plus intimes, personne ne se faisait de fric sur notre dos, personne ne faisait main basse sur la propriété intellectuelle de nos créations. Mieux : on pouvait se permettre de poster des billets longs ou exigeants, sans se croire obligés d’y ajouter la photo indispensable pour être visible sur les sacro-saints réseaux sociaux. Surtout, on avait la possibilité de débattre vraiment.
Je ne sais pas si je veux débattre, mais lire, oh voui, oh voui.
En 2006 j’ai fermé mon compte Facebook, bien avant que la plupart des gens qui m’entourent dans le monde réel n’aient encore ouvert le leur. J’ai eu peur de ce machin chronophage. Grand bien m’en a pris, et merde au rêve mouillé des marketeurs.
On ne dirait pas, mais lire M. LeChieur c’est aussi du bonheur malgré le sérieux de surface que je viens d’arborer : je viens de m’abonner à son fil RSS, soyons fous dans la joie !
J’ai reçu une notification d’un « courrier qui m’attend dans mon espace personnel » de Pôle Emploi. Il est impossible de le télécharger depuis plus de 24 heures. Cette dernière infortune s’ajoute à une pelletée de trucs mal branlés sur le site de Pôle Emploi, de redirections HTTP malheureuses à des services affreusement impensés (« Mettez à jour votre CV », ce mythique lien vers « # » qui n’a jamais marché pour moi ces six derniers mois où j’ai simplement voulu ajouter une bête expérience professionnelle).
Quel bonheur là-dedans, me demanderez-vous ? Hé bien, celui de savoir que c’est sans doute un de mes derniers échanges avec cette institution avant très longtemps. Peut-être même avant jamais.
Rendez-vous la semaine prochaine. D’ici-là, dormez bien.