Ces temps-ci, comme tous les bobos qui ont le luxe de prendre le temps de réfléchir à leur bonheur, je lis un peu de trucs sur la méditation. Ça a commencé avec le livre de Virginie, Petit Précis de Créativité, qui évoque la méditation comme moyen d’améliorer sa créativité. Comme je n’aimais pas ce que j’en connaissais à l’époque (pour moi la méditation se rapprochait trop d’une pratique religieuse, et les religions, moi…), j’ai un peu causé avec Virginie qui m’a expliqué que ce n’était pas nécessaire, qu’on pouvait méditer sans notion religieuse.
Il y a quelques mois le stress au travail (et le presque burn-out que j’ai subi) m’a abîmé la vie et un peu ruiné la santé. Fort opportunément, c’est le moment où j’en ai discuté avec Jean-François qui est très versé dans la méditation. Il m’a fait lire L’art de la méditation de Matthieu Ricard, personnage assez pittoresque lui-même. Depuis Jef continue à m’inspirer de temps en temps l’une ou l’autre lecture.
Bref, tout ce (long) préambule pour dire qu’on doit apprendre à construire soi-même son bonheur, par exemple en faisant une belle chose par jour et en méditant [1].
Je tombe sur un article de Tristan, un de ses « vracs », dans lequel, au milieu d’une foule de liens comme d’habitude intéressants mais plutôt portés sur l’informatique, la vie privée, etc., il note ceci :
Le truc le plus contre-intuitif que j’ai pu lire est : “le bonheur est un choix”. [Ça] parait fou (voire insultant pour ceux qui sont malheureux), et pourtant c’est vrai : les neurosciences démontrent que nous avons la possibilité d’influencer notre niveau de bonheur avec des outils simples (méditation, sport, gratitude, en repérant les petits bonheurs).
Dans le magazine Psychologie Positive [2] c’est le fond du message : nous avons une capacité à influencer notre niveau de bonheur alors que, spontanément, on croit le bonheur contraint et construit par ce qui nous entoure (travail, niveau de richesse, famille, santé…).
(Notons en passant que l’idée de « niveau de bonheur » peut aussi correspondre à une approche moderne-libérale qui ne fait que reprendre un discours social très répandu dans les sociétés individualistes
selon Nicolas Marquis, lire Se changer soi pour changer le monde.)
Il y a quelques années, un proche qui n’allait pas bien me disait qu’évidemment pour moi c’était facile puisque j’étais heureux. J’ai dû remettre les choses à plat :
- Ce n’est pas parce qu’en apparence tout va bien que c’est le cas. On ne fait pas forcément étalage publiquement de ses soucis les plus intimes.
- On n’a pas forcément envie de renvoyer une image de souffrance. C’est un corollaire du point précédent.
- On est tous en situation de sub-dépression. Je ne sais pas si c’est un mal français, peut-être que oui.
- Le bonheur est un choix. Il faut pouvoir décider tous les jours d’être heureux.
Ceux qui me connaissent de près savent que je suis encore loin d’être le bouddha réincarné. Sans être devenu bouddhiste, parce que moi-les-religions-mais-je-l’ai-déjà-dit, j’ai acheté un petit Bouddha juste pour ce qu’il représente : l’acceptation, l’auto-compassion, le flux de pensée comme une rivière, la respiration qu’il conditionne quand je le regarde.
Quoi qu’il en soit, la première des choses, la plus difficile d’une certaine manière, c’est de décider qu’on veut être heureux.