Neil Jomunsi qui est un peu foufou a décidé de voir un film par jour en 2017. Son avis sur Labyrinthe :
Je me dis que ce n’est pas un hasard si l’un des personnages, Hoggle, un affreux petit troll, est si fasciné par les bijoux en toc : la vraie star du film, c’est la machinerie. Et on pouvait difficilement s’attendre à autre chose de la part du génial faiseur de créatures qu’est Jim Henson. Il a fait un film qui tourne autour de ses poupées, de ses décors, de ses obsessions artistiques (plusieurs clins d’œil à d’autres artistes, notamment à des peintres). En fait, il filme ses poupées en plus gros plan que ses personnages humains – et les gros plans sont nécessaires pour véhiculer une émotion. Du coup, une sensation de désincarnation un peu irritante, l’impression de sauter d’obstacle en obstacle de manière artificielle, sans réelle difficulté, sans que le personnage grandisse ou apprenne de ses erreurs non plus.
C’est tout à fait vrai, et je suis stupéfait de m’être laissé prendre au piège depuis tout ce temps. Il faut dire pour ma défense que je l’ai vu au cinéma lors de sa sortie, ce qui prouve 1. que je ne suis plus si jeune et 2. que l’âge peut ne rien faire à l’affaire question esprit critique !
Cependant même si je comprends les réticences de Neil, qui tiennent aussi à sa pratique narratologique, ça reste un de mes films préférés, justement à cause de la qualité très aboutie du film. Les bonus du DVD montrent toute l’inventivité qu’il a fallu déployer pour faire tenir debout cet univers, et j’en suis encore et toujours baba.
Bien sûr, si l’on souhaite voir un film avec un véritable scénario, il vaut mieux attraper sur une étagère le précédent de Jim Henson, Dark Crystal, merveille Heroic Fantasy qui ne cède à aucune facilité, même technique ; les monstres y sont au moins aussi beaux, et l’histoire est plus solide [1].