Il m’arrive souvent de somnoler à côté des enfants, tandis qu’ils continuent à jouer.
Cet après-midi, ils inventaient des vaisseaux spatiaux improbables, qui n’avaient pour l’adulte ni queue ni tête mais étaient bien plus parfaits dans leur imagination.
Je me suis endormi, bercé par leurs discussions qui m’échappaient, leurs rigolades sans queue ni tête elles non plus, leurs « et là je mets un gouvernail, tu m’en passes un ? — oui, en échange tu me files un réacteur ? »
Quand je dors depuis à peine cinq minutes, immanquablement ils m’apostrophent, pour une broutille. Je sors péniblement du sommeil, je réponds un peu n’importe quoi à leur rituel « ah bon, tu dormais ? »
Je me rendors pour une vingtaine de minutes cette fois, en entendant tout ce temps encore leurs conversations qui finissent en un maillage chaotique et incompréhensible dans ma tête.
Je dors très peu, près d’eux.
Et pourtant, au final, c’est à chaque fois ce qui ressemble le plus à une sieste parfaite au milieu d’un cocon de bonheur parfait.