Ça faisait longtemps.
Longtemps que je n’avais pas été promener mes pattes dans un salon de bande dessinée. J’ai retrouvé le trac quand on s’approche d’un stand, qu’on voit enfin un auteur qu’on lit depuis des années.
Et donc, comme avant, j’ai bafouillé, perdu tous mes moyens devant Pixel Vengeur, incapable même de citer le titre d’un seul de ses albums, alors que quand même, hein ?. Balbutié, comme un fan débutant, devant ma fillette qui insistait depuis des mois pour un jour avoir la chance de rencontrer des auteurs.
Pareil : j’ai rencontré Thierry Groensteen et bafouillé.
Mince alors, ce n’est pas faute de savoir parler en public, hein ?
Et j’ai entrevu Thierry Smolderen (je crois, mais ça fait quinze ans qu’on ne s’est pas vu), suis passé à côté d’Edmond Baudouin sans oser le saluer alors que chaque année où je passais au festival de Blois, j’allais le saluer, lui acheter un album et parler avec lui, alors même qu’un de ses originaux, encadré, me salue chaque matin au lever. Entrevu Aurélia Aurita, Yves Frémion : même punition, même motif.
C’est très bizarre, en tout cas.
Et puis à la suite : construire des Lego (mon cadeau d’anniversaire en avance), un peu de Wii à admirer fiston dans Skylanders.
Se promener un peu au parc (prendre la voiture par un si bel après-midi d’automne ?).
Manger du gâteau au chocolat.
Bref, se recentrer.
Et puis ce n’était pas si régressif, au fond. J’en ai aussi profité pour remettre le bras dans des projets web.
Là encore, ça faisait longtemps.
Et tout ça fait beaucoup, beaucoup de bien.