Ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Mon petit frère a eu la bonne idée de m’inviter à l’exposition Archi & BD à la Cité de l’Architecture après un petit café près de la Fontaine Saint-Michel.
Et comment vous résumer ça ? Pendant quelques heures (nous n’avons pas vu le temps passer, nous y sommes restés deux heures et demie [1]), oublier tout et lire patiemment les textes rédigés par les commissaires.
D’un seul coup une panique m’envahit : je veux prendre des notes et je n’ai même pas pris un carnet ! Nous ressortons de l’exposition et j’achète un énième carnet dans la librairie ; me voilà prêt à prendre quelques notes frénétiques, que comme à mon habitude je finirai sans doute par oublier avant de les retrouver dans quelques années en me demandant en quoi ça avait tant d’importance.
Enfin après tout ça, re-détour vers la librairie, où mon frère et moi nous fendons de quelques sous en échange de savoir à potasser pendant les longues soirées de l’hiver qui arrive : lui rattrape son retard avec Vitesse moderne de Blutch et Cité de Verre de Paul Auster, magnifiquement adapté par David Mazzucchelli et Paul Karasik.
Moi, entre ceux qu’il m’offre et ceux que j’achète, je repars lesté de Qu’est-ce que la bande dessinée aujourd’hui (collectif, Beaux-Arts Éditions), Archi et BD, le catalogue de l’exposition, La maison Autrique, Métamorphoses d’une maison Art Nouveau (Schuiten, Peeters, et quelques mains amies), Chris Ware, la bande dessinée réinventée (Jacques Samson et Benoît Peeters à nouveau). Comme j’avais déjà dans mon sac Petites mythologies de l’œil et de l’esprit (je vous en reparlerai un de ces jours), « lesté » est plus ou moins exactement le bon mot.
Nous avons ensuite fini dans un restaurant libanais, avec un mezze gargantuesque et délicieux, où nous avons passé deux heures à refaire le monde, à parler de nos amours et de nos vies, bref à se retrouver. Nous étions tellement bien qu’on a même oublié de parler plusieurs fois. Et en plus il a fait beau, que demande le peuple ?