Depuis une semaine ou deux j’ai mis en place une galerie photo, et me voilà face à un dilemme : vous savez qu’une de mes activités principales c’est de faire des sites accessibles, tant pour mon employeur que pour les projets extra-professionnels.
Autrement dit, faire en sorte, autant que possible, que l’expérience soit aussi complète pour tous les types d’utilisateurs, qu’ils soient handicapés ou simplement dans une situation de navigation dégradée (lenteurs du réseau, petit modem, ordinateur portable sur les genoux, que sais-je encore).
Pour ce faire, il faut notamment donner une description la plus claire possible du contenu des images, au cas où, pour une des raisons évoquées ci-dessus, on ne les verrait pas.
Oui mais voilà, avec des grandes photos c’est différent. On peut raisonnablement considérer que la plupart des utilisateurs qui visitent cette partie du site ont des yeux qui fonctionnent, et qu’ils savent qu’une grande image met du temps à se charger. Ils seront donc, pour simplifier, patients et valides.
Voilà pour l’idéal.
Mais le monde réel offre toute une palette de variantes entre le bien-voyant et l’aveugle. Il y a les myopes, ceux qui ont besoin d’une loupe pour lire, ceux qui souffrent d’une dégénérescence maculaire qui leur permet d’entrevoir mais pas de distinguer les détails, ceux qui sont daltoniens et aimeraient qu’on leur précise quelques points. (Et puis tenez, il y a moi qui à l’instant où je relis ces lignes suis face à un écran sous-contrasté avec le soleil dans le dos !)
Comment concilier ce que je considère maintenant comme une nécessité (être accessible systématiquement) avec l’exercice délicat de ne pas décrire trop simplement une photo, puisqu’un des « exercices de style » de la galerie photo, c’est justement de laisser à découvrir, de permettre de rêver ou de lambiner devant une photographie, comme on fait dans une galerie-du-monde-réel, même avec une légende (voire en laissant la légende faire de l’ironie sur la photo, ou en offrir un genre de contrepoint poétique).
Je m’ouvrais du problème à un collègue qui souffre justement d’une dégénérescence maculaire. Il voit les photos mais de moins en moins les détails, pour autant il apprécie toujours de voir les photos et apprécierait encore plus les détails. Je lui disais que j’en étais arrivé à la conclusion qu’un enregistrement audio pourrait concilier toutes ces questions. Je ferais un petit MP3, par exemple, où je décrirais ce qui est sur la photo. Il me dit que c’est une bonne idée.
Il me manque sans doute juste le temps pour le faire, mais je vais y réfléchir. Ça me permettrait, de plus, de pouvoir « raconter » les photographies, pas seulement de les décrire. Ce serait moins long à faire que de taper des descriptifs interminables, et je pourrais évoquer les formes, les couleurs, les sons et les odeurs.
Et votre avis à vous sur tout ça, c’est quoi ?