Stéphanie notait l’année dernière :
When you lose your eyesight, you still see everything, but it’s blurry.
When you lose your hearing, the sounds you don’t hear just cease to exist. You don’t know you don’t hear them anymore. You can’t “hear” that you didn’t hear the doorbell. You can’t “hear” that you didn’t hear somebody talking to you when you had your back turned.
En résumé si tu ne lis pas l’anglais, gentil lecteur : on n’entend pas qu’on n’a pas entendu la sonnette. On n’entend pas qu’on n’a pas entendu quelqu’un à qui on tournait le dos.
J’ai la chance de ne pas avoir autant de perte auditive. J’entends suffisamment bien pour savoir que les enfants me parlent à un étage de distance, mais suffisamment peu pour les faire répéter, leur demander de descendre parce que non, définitivement, au bout de trois fois, si je n’entends pas il faut se rapprocher.
Je crois que je suis devenu un peu pénible, et j’aime la patience de ceux qui m’entourent : ils commencent à comprendre que je n’ai plus autant d’acuité qu’eux. Pas toujours patients, d’ailleurs : on minimise souvent le poids pour l’entourage.
Toujours à propos de cet article : je suis de plus en plus souvent dans l’anxiété liée au téléphone : est-ce que je vais entendre ce qu’on me dit ? Idem avec certains collègues, qui parlent dans leur barbe, et qu’on ne peut pas faire décemment répéter plus de deux fois. Alors on sourit et on passe à la suite.
We shape our lives around our capacity for hearing. My preference for quiet places and one-on-one situations is not a coïncidence. These are the social situations in which my hearing doesn’t prevent me from communicating and enjoying myself. When I got fitted, one of the things I noticed is that almost all my friends were loud speakers. Funny, eh ? Sometimes I think of all the soft-spoken people I never got to know because I simply couldn’t understand them, or maybe didn’t even hear them try to talk to me.
Traduction approximative : parfois je pense à tous les gens à la voix moins forte, que je n’ai jamais rencontrés, simplement parce que je ne les comprenais pas, ou parce que je ne les entendais pas me parler.