Elle est absorbée par son livre, Le café où vivent les souvenirs. Elle se lève pour descendre du RER, mais reste dans son livre, debout contre la porte.
Elle veut savourer jusqu’à la dernière seconde.
Il est plongé dans sa liseuse (j’en vois de plus en plus), il glisse la main sur l’écran page après page. Son sac sur les genoux, son bras sur son sac, il y a posé sa tête, comme un enfant dans un album de Tintin.
Elle a posé son coude sur le bord de la fenêtre. Les yeux fermés, elle dodeline, sa main comme oreiller. À chaque freinage elle bascule de quelques centimètres vers l’avant, se redresse, rajuste son coude.
Sa manche laisse dépasser un tatouage de point-virgule.
À la médiathèque, je tombe sur Le café où vivent les souvenirs, de Toshikazu Kawaguchi.
J’emprunte Le café du temps retrouvé, qui le précède. Comme ça, pour voir.