Ces dernières semaines je redécouvre ce qu’est un changement d’emploi, ce qui ne m’était pas arrivé depuis douze ans. Le cerveau obnubilé par le travail, réveillé en pleine nuit en pensant à l’intégration d’un script dans une page web, trois jours avant de faire réellement le code au bureau. C’est assez décrassant pour le cerveau.
Ça ne se fait pas complètement sans heurts : j’ai découvert le 31 janvier que je n’avais même pas vu la date depuis le 26, et donc raté l’anniversaire de mon père le 27. En temps normal c’est un peu impardonnable, tout de même.
Je lis quelques blogs avec du retard, le dimanche matin quand mon rejeton trouve qu’une grasse matinée, passé huit heures et demie, c’est du temps gâché. Un petit-déjeuner plus tard, je lance mon lecteur de RSS [1].
Ces temps-ci, Karl parle à nouveau de prendre le temps, David de temps volé, Joe Kraus de la culture de la distraction [2], Romy de déconnexion, et Emmanuel de concentration. Alors tu vois que je ne regarde pas que les images, hein ?
J’ai opté depuis plusieurs années pour un travail à temps partiel. Ça me rend moins riche que ne le permet mon niveau de « senior » [3], mais ça me donne du temps. Le mardi, outre que j’emmène le soir les enfants à un poney club, je respire, entre moi et moi. Je récupère des retards divers (lectures de RSS comme je le disais, articles et contributions en retard, glandouille salutaire, etc…).
Karl, encore et toujours, dit qu’on prend le temps. On n’est pas toujours maître, même si sur le fond il n’a pas tort, mais on n’est pas toujours maître de son temps. D’une partie seulement, et si on arrive à l’extraire de ses obligations.
Le vrai luxe c’est le temps.