Une sérieuse séparation dans notre famille proche (mais toutes les séparations sont sérieuses après tout), des soirées à soutenir moralement ceux qui en ont besoin et nous laissent les soutenir, tandis que les autres se ferment et nous inquiètent par leur silence.
Ma fille qui pleure quand je la dépose à l’école, paniquée, sait-on jamais, à l’idée que Papa ne revienne pas non plus à la maison ce soir. La rassurer tous les matins ne suffit pas encore, il faut que je m’arrache à ses bras et que je traîne mes pieds jusqu’au bureau, sans conviction.
Il y a comme à chaque fois des décisions déchirantes, des enfants au milieu, beaucoup de tristesse en espérant qu’après tout ira mieux. Et la question lancinante que les intéressés ne peuvent éviter de se reposer encore et encore : oui, mais quand est-ce que ça ira mieux ?
Jusqu’à janvier au moins la situation va être ce qu’elle est, et puis après les choses se tasseront, progressivement, comme elles savent si bien le faire. Mais pour le moment, le ciel bas et lourd, cet enfoiré, pèse comme un couvercle sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis dans certain foyer qui nous est cher.
Et voilà pourquoi je n’ai répondu à aucun mail personnel depuis trois semaines, et je prie ceux qui attendent une réponse de ma part de ne pas m’en vouloir, alors que je suis habituellement si prompt. On pare au plus pressé.