Entendu sur France Inter : un journaliste parle de Raymond Domenech, l’entraîneur de l’équipe de France de football, et nous dit que bien que sur la sellette, il a fait de bonnes choses.
Le journaliste précise en introduction qu’il va « sans doute mécontenter 60 millions de sélectionneurs en chambre ».
Hé bien je suis désolé de vous l’apprendre, cher monsieur, mais une portion non négligeable des Français n’en a absolument rien à faire, du sport médiatisé. Je sais à peine qui est Raymond Domenech, je vous entends juste tous les jours déblatérer sur une aventure bien loin du monde réel.
Haro sur les figures de style qui veulent simplifier le monde !
Et pendant ce temps-là, les mêmes petites cinq minutes d’informations passent très vite sur Edvige et ses risques pour l’individu, et plus largement les questions de société que pose cet outil.
Je frémis [1] à l’idée de l’usage qu’auraient pu faire les nazis de la si bonne qualité d’agrégation d’informations dont nous disposons aujourd’hui.
Or ce n’est pas aux infos de 20 heures qu’on en parlera autrement qu’en survolant le sujet : vu du public moyen, celui qui justement attend les informations sportives, ce ne sera sans doute qu’un texte de loi de plus.
Les informations de fonds sur un sujet aussi important ne devraient pas se limiter à des débats sur France Inter à une heure où personne ne les écoute.
J’aime bien cette phrase dans Gladiator : La politique de Rome ne se fait pas dans le marbre de son Sénat mais dans le sable de son arène.
(citation approximative) [2] Effectivement, hors du pain et des jeux, l’intérêt du spectateur s’étiole vite, nous dit-on.
Pour moi, c’est le devoir du service public de diffuser l’information importante et de savoir la prioriser pour éviter de gloser trois fois plus longtemps sur des micro-événements du monde sportif plutôt que de s’attarder sur des réflexions qui pourraient bien se révéler structurantes pour la démocratie et l’individu.
Je ne suis pas un « sélectionneur en chambre », point final.