Au dernier déménagement, nous avons mesuré le volume de livres que nous possédons, quelque chose comme une quarantaine de cartons de 20kg. Les déménageurs ne nous ont pas forcément dit merci, sauf quand ils ont eu fini : la reconnaissance à la fin de la torture ?
Bref. Je lisais Carrefour savoirs, le pseudo magazine culturel de Carrefour qui veut me montrer des trucs qui vont bientôt sortir et me donner envie de les acheter parce que sans eux ma vie sera moins pleine, et je vois Tomorrowland et Jurassic World [1].
Et je me dis : « Ah oui, j’ai bien envie de voir ces deux films, d’autant que comme d’habitude je les ai ratés au cinéma. » La logistique familiale (avec des enfants) implique d’aller au cinéma cent fois moins souvent que quand nous étions étudiants, et nous avons depuis longtemps opté pour les DVD. Mais il y a un prix à l’entrée, comme au cinéma.
Et sans compter le prix, il y a le poids, au sens propre. Je viens de réaliser que le deuxième poids le plus important en cas de déménagement est devenu notre vidéothèque.
Je refuse aveuglément de mesurer l’empreinte écologique de tout ce plastique, pour l’instant. Je revois tous les films que j’achète, et je me persuade que c’est finalement moins coûteux que des places de cinéma, et que j’en tire toute la moelle par la vision répétée, mais mon petit doigt me dit qu’il va falloir un jour se calmer : j’entends d’ici, au loin dans le futur, l’effondrement de cette société de l’accumulation.