Dimanche
« On va au marché bio ce matin ? — Oh OUAIIIIIS. » Je pense à tous ces instantanés très courts qu’on ne bloggue pas, mais qu’on pose sur Twitter.
The experience of writing, for most people, isn’t even substantially different than it was when I started 15 years ago, despite the rise of the social web and mobile apps taking over during that timeframe. This matters because tools deeply influence content.
(C’est moi qui souligne.)
Les outils influencent les contenus. Les notules de moins de 140 caractères sont une invention de Twitter.
Première chose, donc : se sevrer en arrêtant de tweeter tout et n’importe quoi.
Idée d’article : le mantra « Nous n’avons pas peur » me fait penser que si, moi, j’ai peur. Reprendre des liens déposés en pagaille sur Seenthis, faire une synthèse, parler des assassins qui m’ont toujours fait peur mais surtout de la police de la pensée qui est une nouveauté qu’on n’avait pas vue depuis très longtemps dans notre beau pays.
Ne pas oublier d’écrire « Fils de flic » aussi, un article pour expliquer ce qu’on vit quand on est le fils d’un flic. Ça n’excuse pas les bavures, mais ça explique l’humanité. Et, accessoirement, quelques principes qu’on se surprend à inculquer à ses enfants.
Autre idée : faire un complément à Les trucs qui me rendent heureux, par égoïsme.
Un peu de recul, ça ne fait pas de mal.
Karl, Fatigue sociale :
La conséquence est une impression de bombardage avec peu d’interactions riches. […]
Constat : le silence numérique fait du bien. Il permet de se recomposer.
The written letter is a memory of motion.
Très chouette documentaire sur le design et comment le penser : Inge Druckrey: Teaching to See. Quarante minutes de bonheur.
Fin du premier jour, je le confesse : j’ai regardé dix fois mon flux Twitter, je me suis contraint de ne pas y répondre. C’est un début.
Lundi
J’avais un rendez-vous dans Paris et je suis parti sans livre, n’importe quoi. J’étais persuadé que les articles stockés dans mon téléphone via Pocket m’occuperaient, mais avec des yeux fatigués ce n’est pas une très bonne idée. J’ai donc fait un détour et acheté The Adventures of Sherlock Holmes, ça faisait un bon moment que ça me tentait d’essayer. Sérendipité de la promenade [1].
Une fois Twitter, une fois seulement.
Et puis on a mangé dans un bon restaurant grec, ça aide.
Mardi
Réapprendre à prendre le temps de faire à manger. Un court-bouillon en émiettant une branche de thym, une feuille de laurier, de l’oignon séché. Une goutte d’huile d’olive. Sans doute pas la recette canonique mais c’est le moment des expériences.
Le filet de plie sort tellement parfumé que je n’y ajoute pas de sel. Bon plan, ça !
Aujourd’hui encore, j’ai regardé une fois Twitter et rien d’autre. Ça manque moins que je ne le pensais, finalement (mais je triche, je vais sur Seenthis). Et puis prendre l’air dans le froid sec et lumineux.
Mercredi – jeudi
Trop occupé à me refaire une santé, je n’ai même rien noté ici.
Ah si, j’ai eu une notification par mail qu’on me parle sur Twitter. Je réponds que je n’y suis pour rien, dans une grande discussion de sabotage d’un bloc-notes collectif — à vrai dire je ne sais même pas pourquoi j’y suis cité.
(Je découvre donc qu’on disparaît très vite des radars sur les réseaux sociaux, intéressant. Plus on fait de bruit, plus on existe ?)
Vendredi
Sur la bienveillante suggestion de Delphine, je reçois la lettre d’information d’Artips et je lis cette jolie phrase :
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à voir avec de nouveaux yeux. » Marcel Proust
(On notera au passage que comme souvent, sans Javascript point de salut. C’est fort dommage, et pas nécessaire au demeurant.)
Accessoirement je viens de finir mon dossier en ligne pour Pôle Emploi. Les choses se précisent.
Et puis il y a quelques jours j’ai reçu sur une de mes adresses mail (gmail) une notification de création d’Espace Personnel chez Pôle Emploi. Un autre Stéphane Deschamps, que je ne sais pas joindre. Et tandis que j’écris ces mots, Securitas m’envoie une facture pour un contrat pour encore un autre Stéphane Deschamps. Aucun moyen de les contacter par mail, tant pis pour eux donc. C’est affolant : deux personnes qui ont le même nom que moi et qui ne connaissent même pas leur adresse mail !
J’ai fini ma matinée en triant des vieux mails :
- Une polémique sans fin pour un truc hypothétique qui n’a jamais eu lieu ;
- Des enfilades de discussion pour un repas avec Karl, Pascale, Matthias qui lui non plus n’a pas eu lieu ;
- Des rendez-vous pour des entretiens d’embauche.
Je retrouve avec la poussière accumulée toutes ces tentatives. Je me prends à relire au lieu d’archiver. C’est plus long.
Dimanche soir
Tout le monde s’en fout de cet article, je ne sais même pas pourquoi je me suis entêté à l’écrire. Pour moi, peut-être, pour référence future.
Ouais allez on va dire ça.
Je me relis une fois, rapidement, pour l’orthographe, et je publie.