I haven’t read a book all year. During the course of the pandemic I haven’t been able to focus enough to get through anything longer than a blog post or a newsletter. Typically I’ll start reading something, the novelty will wear off, and then I’ll have no interest in pushing forwards. It’s like I can’t hold all the pieces of the story in my mind right now — the plot either gallops off leaving me behind or it’ll freeze in its step and I suddenly find myself begging to speed things up.
Très similaire pour moi. La lecture se fait lente et douloureuse. Si lente que l’on veut accélérer et parfois abandonner. Cela reviendra. Retrouver l’équilibre.
Me voilà rassuré.
J’avais commencé à me demander si c’était une phase — le cerveau dans ses respirations est parfois avide, parfois atone —, et alors ce n’est pas grave sous réserve que ça ne dure pas, ou si je vieillissais ou ramollissais, et alors il y avait matière à s’inquiéter parce que (snob que je suis) une vie sans lire m’apparaît bien grise.
It’s like I can’t hold all the pieces of the story in my mind right now
Oui c’est exactement ça. Un genre d’hébétude par moments, de passivité (je suis un morceau de bois ces jours-ci), et dans mon cas une frénésie possiblement très mal placée : écouter le monde, se faire peur, espérer, se refaire peur, lire tout et son contraire, tout ça fragmenté en une grêle de messages sur les réseaux sociaux. Regarder ma pile à lire de 80, peut-être 100 bouquins, et rester paralysé devant au lieu d’en être gourmand.
And yet, and yet.
Oui. Il faut croire que plus encore qu’avant, on a besoin du livre magique qui nous fait tout oublier. J’ai commencé ma « rééducation » par de très bonnes et excitantes bandes dessinées (les Earl et Mooch de Patrick McDonnell qui m’ont charmé, le Lama blanc de Jodorowsky et George Bess [1]), et ce désir-là au moins revient, malgré les sirènes de l’immédiateté et l’ersatz de présence aux autres que nous offre notre vie en ligne.
Première étape : réapprendre la sérénité.
Deuxième étape : enfin, lire !
(Au moins déjà, comme vous le constatez, l’envie d’écrire est revenue.)