Mandy Brown écrit beaucoup — mais elle écrit surtout bien.
I’ve written before about the restlessness inherent to screens, the inability to ever linger or pause or catch your breath. It’s a strangely disembodied experience, a sense of ceaseless, rustling motion when nothing is moving at all : electrical pulses flash and gasp beneath the oceans, your mind strains to catch up, your body remains still save for a few twitching digits, the shell that’s left behind when your spirit evacuates for the mirage of higher ground. We become as smooth and reflective as the screen itself, all glassy surfaces and metallic edges obscuring the hollowness within. No need to fantasize about what it might be like to upload your consciousness to the machine—most of us are already there.
Inscrivez ici en lettres burinées sur mon front incliné (comme aurait dit Baudelaire s’il avait connu l’accélération des vingt dernières années) : surmenage.
« L’agitation inhérente aux écrans, l’incapacité à s’attarder, à faire une pause, à reprendre son souffle. »
J’ai à peu près arrêté les réseaux sociaux, désinstallé le client que je consultais frénétiquement plusieurs fois chaque heure de chaque jour. Je me suis désengagé de toute forme d’activité associative. Pardon encore à mes camarades de Paris Web à qui j’ai fait faux bond pour la deuxième année de suite, et d’où je vais démissionner définitivement, pour de bon, sans-refus-toucher-terre, pour la dernière fois de ma vie.
Je ne blogue presque plus. Je n’ai plus d’illusion de refaire le design de ces pages (réfection lancée il y a deux ou trois ans, haha – rions jaune).
Je ne lis plus les RSS, malgré les articles qui s’accumulent dans mon agrégateur.
Trop de travail, alors même que ma situation est sans doute très enviable pour une bonne partie du monde qui m’entoure dès que je sors dans la rue ou m’assois dans les transports en commun. Trop de travail même sans vouloir dépasser les horaires alloués. Trop de travail toujours présent dans la tête.
Et tout ça, sans doute, serait moins frénétique sans les connexions permanentes des unes et des autres, sans l’informatique qui a fait passer de rédaction-envoi-réception-réponse-envoi-réception en une à deux semaines à mail-réception-mail, voire à Teams-là-tout-de-suite. Tout ça empêche sans doute le temps long de la réflexion, qui en retour permettrait de mieux prioriser, tant en termes d’urgence que d’importance. Trop, pas de pause.
Bref, pas de pause, et par extension, même hors des heures de travail, pas de déconnexion mentale.
Une fois de plus je n’en peux plus.
Trop de fatigue. Trop de hauts et de bas (je pourrais raconter mais ce sera pour une autre fois). Trop de fois où je me demande où passe mon temps, trop de charge cognitive.
Une ou deux bonnes âmes m’aident à surnager, il faudra qu’on leur élève une statue.
(Je n’écris pas ça pour me faire plaindre, il fallait juste que ça sorte. Pas de chance pour vous, vous êtes parmi les trois personnes qui me lisent.)