Opquast Day, 17 décembre 2015

J’étais à l’Opquast Day jeudi 17 décembre, lieu idéal pour faire le point sur l’avancement d’Opquast et les évolutions du référentiel en V3.

Élie a commencé par faire un rappel du modèle VPTCS et d’amener une notion inédite jusque-là (pour moi) :

  • le modèle restreint PTC (perception, technique, contenus) aurait davantage à voir avec l’UI
  • tandis que le modèle complet VPTCS (visibilité, perception, technique, contenus, services) aurait à voir avec l’UX plus globalement.

Au quotidien, le référentiel est associé le plus souvent à deux outils :

  • Opquast Reporting : application web-based de validation d’un référentiel
  • Opquast Desktop : extension Firefox pour tester rapidement les critères automatiquement testables dans un navigateur (quick-win, comme on dit d’nos jours)

(Oui, ç’aurait été plus pratique avec les slides, je penserai à les demander la prochaine fois.)

Un point marquant dans le tour de salle

J’ai été frappé par l’expérience de la Fédération des aveugles de France, qui a refait son site (avec l’appui de l’agence Wonderful) et qui part du principe que l’accessibilité fait partie de la qualité. Ils sont donc rentrés dans un processus d’intégration d’une démarche qualité, et pas seulement une relation classique client-prestataire avec son lot d’incompréhensions de de frustrations.

Opquast V3 : en route pour 2020

Les référentiels Opquast sont produits pour cinq ans. Il faut donc, c’est une des bases de la constitution de ces référentiels, proposer des critères solides et si possible à l’épreuve du temps. Par exemple, il n’y a aucune limite numérique dans les règles : pour rappel, dans le référentiel de 2004 une règle précisait que « la taille de la home n’excède pas 150ko », ce qui n’est pas tenable dans le temps (voir la taille des sites actuels) et qui peut faire l’objet d’un référentiel spécifique d’entreprise, mais pas d’un référentiel « de référence » [1].

En clair, les évolutions majeures sont :

  • Un gros travail sur l’intrusivité de la publicité,
  • un renforcement sur la sécurité,
  • un renforcement sur le mobile.

Une synthèse de l’évolution des règles

Certaines règles sont structurantes. Par exemple, la règle 39, « L’achat d’un produit ou service est possible sans création de compte. » risque d’occasionner de vifs arbitrages dans un certain nombre de cas, je pense…

Dans l’ensemble, et peut-être mieux qu’avant encore, l’évolution des règles montre bien qu’on est dans la prévention des risques, avec une bonne dose de pragmatisme s’il fallait encore le prouver. Par exemple, « Les documents PDF internes sont dotés d’une structure de titres. » part du principe que globalement, l’effort d’accessibilité des PDF est moindre [2] : il faut donc trouver une règle suffisamment « englobante. »

Toujours dans le pragmatisme, la règle « Les caractères saisis dans un champ de mot de passe peuvent être affichés en clair.->https://checklists.opquast.com/oqs-v3/criteria/41345] » part du principe que, je cite, on laisse l’utilisateur assumer sa propre sécurité. Ainsi on permet à l’utilisateur de vérifier sa saisie, et il est normalement assez grand pour savoir si quelqu’un regarde par-dessus son épaule.

Grosse réflexion sur la prise en compte des processus complexes : « Chaque étape d’un processus complexe permet de revenir à l’étape précédente. », « La navigation dans un processus complexe ne provoque pas la perte des données précédemment soumises. » participent d’une réassurance de l’utilisateur. Là encore il s’agit d’anticipation de l’erreur, et de lever autant que possible les risques d’abandon : on est en plein dans la prévention du risque.

De même sur le mobile, la règle « Le site propose un ou plusieurs mécanismes dédiés à l’adaptation aux terminaux mobiles. » ne dit rien d’autre que son agnosticisme : quelle que soit la mise en œuvre (adaptive, responsive, site ou application dédié), l’important c’est de le faire.

Un article de blog recense toutes les évolutions du référentiel.

Les Recommandations

Nouveauté de l’année, certains critères proposés lors de l’atelier Opquast V3 ne rentrent pas dans le filtre de sélection pour devenir des règles (parce que, par exemple, une règle doit être vérifiable). Une centaine de ces critères fera donc l’objet d’une liste de Recommandations, utiles à connaître et à mettre en œuvre même si elles ne répondent pas à l’exigence du référentiel Opquast (vérifiable, non localisé, etc.).

Les éléments impactés par la check-list

Cette refonte du référentiel fait que tous les outils d’Opquast sont à revoir : les fiches, les listes, le livre, le mémento Eyrolles, la plate-forme de démo, la plate-forme d’entraînement, les contenus de formation, les outils d’évaluation… (Élie annonce tout de même que certains outils ont déjà évolué).

Pour le livre, Opquast fournit dès maintenant un addendum listant les ajouts/modifications/suppressions.

Opquast ou le référentiel de l’empathie

Chaque règle a conduit à identifier des objectifs et des risques. Chaque objectif est associé à un risque –par exemple « donner de la lisibilité à l’utilisateur sur les actions qu’il va réaliser » est lié à l’intégration du risque d’abandon.

Glossaire et Fiabilité du prestataire : il faut se mettre d’accord sur les termes employés entre les corps de métier afin de permettre à une personne de comprendre/connaître les risques, afin de pouvoir prendre des décisions. En connaissance de cause, on peut décider de ne pas appliquer des règles quand on sait ce qu’on fait.

Décloisonner la compréhension des risques : il faut développer l’empathie, afin de ne pas subir les problèmes des autres, mais de les comprendre et les anticiper.

Sur Opquast Certified

Les intégrateurs et les développeurs ne sont pas vraiment la cible de ce certificat. La cible, ce sont les gens qui n’ont pas une bonne connaissance du Web et des risques associés. L’enjeu, c’est de fluidifier les discussions, homogénéiser les connaissances, faire reconnaître les besoins et les compétences.

Un axe majeur de l’évolution d’Opquast c’est de valoriser la qualité sur le marché du Web, former les clients [3] pour qu’ils comprennent mieux le métier.

En résumé

Cette évolution est ambitieuse, et résulte d’un atelier de six mois avec la contribution des membres de la communauté. Elle simplifie certains critères, va vers encore plus de pragmatisme. Je vote pour.

Dernière note : toute groupie que je sois, j’ai noté une fois de plus qu’Élie est un excellent orateur pour deux très bonnes raisons. Tout d’abord il énonce très clairement ses idées, il a le mot juste, la syntaxe claire. Et enfin, dans une salle dont l’acoustique n’est pas parfaite, il a le mérite d’une très grande conscience de sa diction et d’un effort permanent pour être le plus intelligible possible. Grand merci à lui. Voilà, c’est dit. :)

Il ne vous reste plus qu’à vous imprégner du référentiel Opquast V3 !

Post-scriptum : Élie me précise par ailleurs :

Je te ferai passer les slides la semaine prochaine, mais d’ores et déjà, j’ai commencé à publier des extraits de la captation vidéo effectuée par Julien et Guillaume. Voici une première vidéo consacrée au modèle VPTCS.

Notes

[1Certes ma formule n’est pas jolie, mais vous m’avez compris

[2Il n’y a là pas de jugement de valeur, mais un constat des usages.

[3Quand je dis « clients », selon votre contexte vous pouvez entendre « donneur d’ordre », « annonceur », « maîtrise d’ouvrage », « direction marketing » ; bref, entendez « la personne qui nous demande de faire le site et dont le métier n’est pas le Web ».

Commentaires

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)