Aujourd’hui, 3 juillet, ça fait quatorze ans qu’on « est ensemble. »
Oh, avant, évidemment, c’était facile : le moment où l’on passait de seul à deux, c’était le mariage. La date elle-même était écrite un peu partout, du livret de famille qu’on vous donnait ce jour-là jusqu’aux papiers qu’on doit remplir tout le reste de sa vie (« Vous indiquez ici votre État-civil, et là la date de votre mariage. »).
Le nom même de la chose est difficile à trouver : on ne peut décemment pas dire « on a fait des galipettes ce jour-là, » non plus que le très classique mais vieillissant « nous nous sommes connus bibliquement. » Tellement vieillissant d’ailleurs qu’on passerait pour un chrétien rétrograde si l’on employait encore cette expression.
Alors depuis quelque temps j’ai opté pour « on est ensemble. » Ça ne veut pas réellement dire grand-chose, c’est très euphémisé, et dans certaines circonstances ça me fera sans doute sourire doucement, au restaurant par exemple : « Vous êtes ensemble ? — Oui, depuis 14 ans. »
Ma douce propose qu’on fixe une date un peu plus officielle, comme la date de signature du PACS. Moi je veux bien, ça nous fera deux célébrations au lieu d’une. Mais c’est moins amusant, comme anecdote, quand on y pense.