J’aime l’accessibilité
En préambule, je préfère redire que j’aime plutôt beaucoup l’accessibilité : pas parce que c’est facile, non ; mais parce que c’est nécessaire, et qu’une fois qu’on a mis le nez dedans on ne peut plus faire autrement. On passera le reste de sa vie à trouver que c’est un sujet important dans le développement web (et ensuite on a des clients et des chefs de projets qui continuent à ne pas y prêter attention, pour des tas de raisons plus ou moins trollogènes).
Mais voilà, une question me titille depuis quelque temps, et comme on est souvent plus intelligents à plusieurs [1], je vous la soumets.
Galerie photo : les aménagements
J’ai un pote qui ne voit pas très bien. Il a une cécité partielle, assez importante, qui fait qu’il ne comprend une image que quand on la lui décrit. Faites le test, regardez autour de vous en n’utilisant que votre vision périphérique : les choses sont confuses, et si une personne à côté de vous vous dit « là il y a un château, une prairie, un cheval » votre cerveau va remplir les blancs et vous verrez mieux l’image, même sans utiliser la zone centrale de vos yeux, la plus précise.
C’est suite à ma rencontre avec lui que j’ai décidé de mettre des longdesc
sur mes photos.
Dans Spip il y a deux champs pour chaque image : un champ « Titre » et un champ « Description ». J’ai un peu tordu le truc, vu que « Description » peut servir dans un modèle emb***
(pour embed) où on aurait en gras le titre sous l’image, et encore en-dessous la description. J’ai simplement décidé que pour les images de la galerie photo ce champ « Description » me servirait à peupler un longdesc
.
Pour chaque image, je vérifie si ce champ est vide, et s’il ne l’est pas je fais un lien vers une page comportant la description longue.
Et puis pour le plaisir, je mets dans cette description non seulement l’image, mais aussi selon l’inspiration des odeurs, des sons, du contexte, et même parfois une touche de « vrai écrit » : je pars du principe que le longdesc
est un bonus pour une personne malvoyante ou aveugle, et je lui fais un cadeau pour compenser l’expérience souvent sub-optimale qu’est le Web quand on a un handicap.
Voilà, c’est fait, pliez les gaules, on rentre à la maison et on peut se vanter d’avoir fait une action honorable.
Le constat
En bref :
- à ce jour, sur 238 photos, 161 comportent un
longdesc
, soit 68 % (je lève mes pouces comme Fonzie [2]) ; - c’est un site perso, la moyenne de visites sur une photo est ridiculement basse ;
- les seules personnes dont j’ai un retour sont des gens que je connais, ils sont « du métier », n’ont pas de handicap mais sont intéressés par la question (les usual suspects du bon Web bien fait).
J’ai de plus en plus l’impression qu’à part pour faire un travail d’exemplarité et gagner des points de karma (et régaler les potes), mes longdesc
sont inutiles.
Vous en pensez quoi ?