La mort de RSS
Le RSS est-il en train de mourir aidé par les navigateurs ?. Je ne vois pas les choses comme ça. La mort de RSS a commencé il y a bien longtemps, comme le constate par exemple TechCrunch dans ses statistiques.
Je crois que les statistiques sont une chose, mais la conclusion est erronée. Que des sites qui ont un grand nombre de visites relèvent que les gens arrivent plus fréquemment de Twitter ou de Facebook que via RSS, est-ce que ça veut dire que moins de gens utilisent les RSS ou que beaucoup, beaucoup plus de gens utilisent les réseaux sociaux pour faire leur veille en complément, et vu l’immédiateté desdits réseaux suivent d’abord le lien sur ces réseau, mais ont en doublon l’information dans leurs lecteur RSS ? [1]
Même si on constate que le bouton de syndication est un des moins utilisés dans le navigateur, et que les designers de Firefox ont sans doute raison de moins l’exposer dans la tendance actuelle au dépouillement de l’interface navigateur, il n’en reste pas moins que le nombre de gens qui utilisent le RSS peut être élevé.
Je n’ai pas de chiffres à proposer, n’ayant qu’un site perso ce n’est pas pertinent statistiquement, mais j’aimerais bien voir des grands sites nous montrer les chiffres, pas les pourcentages, d’usage liés à RSS aujourd’hui par rapport à cinq ans plus tôt.
Ce sujet fait l’objet de discussions de fond dans la rédaction d’Openweb, et sera sans doute à l’origine d’un article dans les mois à venir. En tout cas je fais partie des gens qui croient à RSS et s’en servent tous les jours. J’ai 85 feeds dans mon lecteur RSS en ce moment, dont la plupart sont actifs. N’enterrons pas encore RSS : il est très utile.
Les préférences utilisateur c’est pour les midinettes
Avec ce titre provoquant, WebAIM nous invite à réfléchir à tous les widgets qu’on peut voir sur les sites web, qui permettent d’ajuster la taille de la police d’affichage et des choses basiques du même genre. L’idée de cet article, c’est que finalement ce genre d’outils ne sert à personne.
Forcément, je tique, vu que j’ai passé une part non négligeable de la dernière année à développer (avec l’aide d’un collègue brillant, mais qui n’a même pas de site à lui, je ne peux donc pas faire sa pub) et à promouvoir un gadget qui fait tout sauf le café, à la manière de Confort de lecture mais via une bibliothèque Javascript distribuée pour des raisons de déploiement sur un parc très étendu et techniquement hétérogène.
Bref, nous avons identifié un certain nombre de cas d’usage qui peuvent bénéficier d’outils de préférences, et ces outils ont donc à mon sens une utilité. Sans doute que ce n’est qu’une querelle d’experts, au fond.
Pour autant les arguments de Jared Smith sont intéressants comme toujours, mais quand nous aurons mis en ligne notre outil je vous « ferai l’article » et nous en rediscuterons.
Ah et puis Javascript, ça peut casser
Depuis le temps que je le dis, on me regarde souvent comme un type exagérément paranoïaque ou rétrograde : même si les WCAG 2 permettent de faire des sites truffés de Javascript (et tant mieux, quand il est bien fait), le Javascript, ça casse.
Lifehacker a fait les frais d’une erreur de chargement de pages. Le résultat ? Les clients n’ont pas pu utiliser le site pendant quelques heures. Y en a-t-il encore dans l’assistance pour penser que ce n’est pas grave ?
Bon, alors une deuxième couche : à part Google, qui a documenté sa manière d’indexer les URLs bizarres (en particulier le hash-bang, vous savez, ce #!
dont Twitter a fait sa spécialité ?), les autres moteurs vont avoir bien du mal à suivre vos contenus.
Enfin moi je dis ça, je ne dis rien. Allez plutôt lire l’article très bien bien argumenté d’Isolani Breaking the Web with hash-bangs.
Pour la bonne bouche
Vite fait une dernière citation qui résume assez bien l’inquiétude actuelle liée aux applications sur les smartphones, spécifiques à chaque vendeur. Qui a dit :
If the various devices we use to get there are being built willy-nilly, with no regard for standards, then the future looks bleak. We’ll have the same insanity at the device level that we’ve had on the web we know from our desktops.
Traduction approximative :
Si les différents appareils que nous utiliserons sont développés en dépit du bon sens, sans respect des standards, alors le futur est inquiétant. Nous subirons la même folie au niveau appareils que celle que nous avons vue sur le web que nous connaissons sur nos ordinateurs de bureau.
C’est Jeffrey Zeldman qui disait ça, en 2000. À relire avec un recul de plus de dix ans, c’est toujours plein de bon sens.