Les dinosaures

Attention, râlerie auto-alimentée.

Je lis ici et là des réminiscences de dinosaures, pour le web (via Karl comme souvent [1]). Il y a quelques années on parlait de « dino-blogueurs » pour les quelques personnes qui ont commencé à écrire sur le web avant l’an 2000.

De plus en plus souvent au quotidien je suis effaré de décisions techniques que je vois — et je ne parle même pas de mon propre environnement professionnel, je veux dire : en général.

Peut-être qu’on vieillit, peut-être qu’il y a toujours eu des choses aberrantes, après tout ; peut-être même qu’elles étaient en majorité, mais qu’on était plus positifs, et qu’on écrivait avec énergie pour défendre les sujets auxquels on croyait, sur Openweb par exemple.

Aujourd’hui, quant à moi, je renonce doucement. Chaque fois que j’essaie encore et toujours d’expliquer ce fragile édifice qu’est le Web, pourquoi il faut le penser comme tel et arrêter un peu d’empiler des tas de bordel, que je décide d’en faire un article sérieux pour un site chouette et sérieux, ce sont toujours plus ou moins les mêmes usual suspects qui répondent.

J’ai presque jeté l’éponge, pour tout vous dire. Pas encore, mais presque [2].

Notes

[1On m’objectera que, partisan d’un Web ouvert, je ne relaie finalement qu’une petite bande. Certes, mais c’est aussi contextuel. Ailleurs je relaie d’autres choses. My other car is a Mastodon.

[2Accessoirement j’avais très faim en écrivant cet article mais je suis resté passionné par mon agrégateur RSS à lire des copains. Preuve que le Web tout simple et tout libre et compatible avec RSS existe encore. Je ne suis pas à un paradoxe près, et je suis chez moi alors je râle quand je veux.

Commentaires

  • romi (6 février 2022)

    waouh !
    bein j’ai moi aussi trouvé cet article dans mes flux RSS, comme quoi... ça marche encore !
    ouais, ça doit ressembler à ça de vieillir... je suis connecté depuis 96, donc j’ai aussi vu quelques "évolutions" des technologies et des usages qui me font bouillir parfois

    Répondre à romi

  • arkhi (22 avril 2022)

    J’ai retrouvé l’accès au Web et je lis cet article. En parallèle, je lisais cet autre article «  Maison passive et décroissance  » qu’une habitante qui assiste à mes ateliers m’avait partagé  :

    La plupart des problèmes de ce monde sont dus au fait que nous nous engluons dans une complexité de plus en plus difficile à gérer.

    […]

    Très souvent, nous ne sommes plus en mesure de suivre l’innovation du monde de la technique, nous la subissons, nous l’absorbons en nous mettant en conformité avec elle. Nous fonctionnons avec des systèmes devenus extrêmement fragiles parce que trop complexes et interconnectés. Alors que, plus un système est petit, plus facile à assimiler, mieux il va prospérer.

    […]

    Plutôt que de nous engouffrer dans des technologies qui nous dépassent, restreignons nos idées de grandeur et revenons‑en à des idées plus raisonnables, en nous ingéniant à trouver des technologies qui nous permettent de plus d’autonomie possible […].

    Ce que je vois aujourd’hui dans mon poste est une administration qui ne met pas en place des outils (qui répondraient à des besoins identifiés) mais impose des technologies sans même y avoir formé le public, qui veut plus d’humains que de machines de toute façon.

    La modération n’empêche en rien de tester des idées chez soi. Générer un système de dépendance technologique pour la majorité, par contre, me paraît extrêmement toxique (en plus d’être cher en énergie et en coût de maintenance).

    Hop…

    Répondre à arkhi

  • Stéphane (23 avril 2022)

    arkhi : La question se complique d’autant plus que le monde devient plus complexe au fur et à mesure qu’on vieillit, par un simple fait d’évolution. Chaque nouveauté nous dépasse un peu plus (voir les vieux de notre enfance devant un téléphone pour bien voir que la question ne date pas d’hier).

    Mais oui, fondamentalement, depuis le sortir de la seconde guerre mondiale on court après un solutionnisme technologique comme s’il allait sauver le monde (faire ici un lien avec l’illusion de la croissance infinie), tu redonnes à bon aloi une perspective plus grande à la question.

    Répondre à Stéphane

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