Un vol d’oies, une dizaine, en formation bordélique, passe au-dessus de la route où je marche pour aller prendre mon train.
Je crois qu’elles se sont perdues ou qu’elles ne savent pas lire un calendrier.
La passerelle piétonne à Massy est une verrière bombée. Quand il gèle, les vitres se recouvrent de givre sur toute leur surface. On ne voit plus du tout le monde autour. On se croirait dans ces décors artificiels de cinéma, comme Gattaca, où on ne sait pas si les gens voient encore la lumière du jour. Elle devient diffuse, venant de partout et nulle part à la fois.
Une fille métisse, un peu asiatique autant qu’européenne, avec des grands cheveux où se mêlent du noir, du châtain, une espèce de coiffure simple, lisse et très longue, le genre qu’on croit impossible hors des mangas. Ça existe donc en vrai ; je le note.
Des nouvelles lues au tout petit matin de gens qu’on croyait à l’autre bout du monde et qui sont revenus à deux heures de train d’ici. La vie qui change tout le temps, des fois qu’on s’habituerait.