Gens de septembre

Un sentier qui n’en est plus un, des gens qui sont encore des gens.

Le sentier qui longe mon quartier n’a plus de sentier que le nom. La terre est remplacée depuis bien avant que je ne le connaisse par un bitume lisse pour éviter que ces messieurs-dames ne salissent leurs chaussures. Reconnaissons qu’on évite mieux les crottes de chien sur un terrain aussi net.

Le chemin est interrompu périodiquement par des chicanes de métal pour éviter les deux-roues trop énervés je suppose. Mais il est tout de même plaisant, on côtoie l’arrière des maisons, cet endroit que la plupart des résidents oublie de nettoyer vraiment. Les haies deviennent des frondaisons, le passant oublie quelques minutes qu’il est en zone urbaine et c’est bien agréable [1].


Une dame promène son chien, un Yorkshire, et contre toute attente c’est lui qui a l’œil vif et qui porte beau. La maîtresse a la paupière tombante et le carré long et mou comme un cocker. La bajoue n’est même pas aristocratique.

Elle croise mon regard et salue d’un « bonsoir » — ah tiens, tout de même, un demi sourire !


Un monsieur qui cache sa grosse bedaine sous un t-shirt de sport avec un gros logo fluo. Pas assez voyant le logo, pas assez voyant.


Une jeune femme avec une coupe en boule et un menton un peu carré. Exercice réussi de géométrie.

Notes

[1Jean Rochefort dans Le grand blond et sa merveilleuse diction ampoulée…

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