Après avoir lu l’article de Tristan, Comprendre et promouvoir les formats ouverts, j’ai découvert un site excellent qui permet de bien comprendre pourquoi il est mieux de passer à des formats ouverts, pédagogique et trilingue (comment font les gens pour produire un tel volume de travail bénévole, voilà qui me laisse perplexe), c’est Openformats.org.
Les formats ouverts : présentation
Les formats ouverts, j’aime bien. D’abord parce que je considère que les logiciels qui manipulent des formats propriétaires, à la base, sont exorbitants au point qu’on dirait un racket. Ensuite parce qu’effectivement, on ne sait jamais quelles données confidentielles sont transmises dans les en-têtes de documents (on se souvient encore des épluchages de documents en plein crise irakienne, voir par exemple Microsoft Word bytes Tony Blair in the butt ou l’article de la BBC, The hidden dangers of documents). Surtout, et c’est la base, parce que les formats propriétaires ne respectent pas une notion simple qu’on appelle l’interopérabilité.
Cette notion se résume en quelques mots : je dois pouvoir échanger les documents que je produis avec des correspondants qui n’ont pas forcément les mêmes logiciels que moi, et je dois aussi pouvoir consulter et/ou éditer ces documents sur plusieurs ordinateurs, qui n’ont pas non plus le cas échéant les mêmes logiciels.
Qui plus est, l’interopérabilité me sauve à long terme : si un éditeur de logiciels arrête de publier son programme, je pourrai continuer à lire les documents que j’ai produits avec un autre logiciel.
Petites tartufferies
J’ai beau être sympathisant de la cause et proche d’Openweb et d’interop, je trouve qu’on simplifie souvent un peu vite le problème des formats ouverts, en le limitant à la seule restitution des données.
Par exemple, opposer les formats MS Excel et le CSV ne prend pas en compte la possibilité de stocker des formules de calcul dans les cellules, puisque comme vous le savez CSV ne stocke que les valeurs des cellules, et pas la formule qui permet de les obtenir.
De même, opposer le TIF et le JPEG n’est pas toujours de bon aloi : laissez-moi prendre un exemple récent.
Il y a peu j’ai reçu des fichiers produits par la dernière version de Photoshop, et comme au travail j’ai une version plus ancienne je n’ai pas pu les ouvrir. J’ai donc contacté le graphiste qui avait produit les images, et il me les a renvoyées en TIF. J’ai pu alors afficher/masquer des calques pour faire les découpes de montage du site web sur lequel je travaillais. En JPEG j’aurais subi d’une part une déperdition de la qualité de l’image sur laquelle je devais travailler, et d’autre part un aplatissement de tous les calques.
Conclusion provisoire : je ne sais pas conclure !
Derrière ce pseudo-bon mot, voilà la triste réalité : pour l’instant on ne peut pas conclure. Les formats ouverts, c’est ce qui a permis notamment qu’internet connaisse ce succès phénoménal.
Pour autant, ces formats ne permettent pas encore, dans un certain nombre de cas, d’atteindre à la qualité de transmission d’informations conservées par les formats propriétaires, même si les abus des éditeurs de logiciels propriétaires nous forceraient, décemment, à ne plus les utiliser.
J’en suis arrivé là de mes réflexions, et je le déplore.