Cher Thomas,
J’ai l’impression que "manger le plus local, le plus respectueux de la nature et sans nourrir le système industriel" serait une proposition plus en ligne avec mes valeurs.
Je suis curieux de savoir comment tu abordes cette question.
Je te remercie de ta question.
Moi je suis flexitarien, ce qui grosso-modo si je comprends bien est un néologisme pour dire « omnivore comme à la préhistoire » : manger un peu de viande mais sans que ce soit le plat principal.
J’ai acheté une fois du poulet en six mois, trois ou quatre fois des steaks pour faire des burgers maison parce que c’est quand même bien bon – et je mange beaucoup trop de sushi [1]. Quand je suis seul chez moi sans mes enfants, je suis exclusivement végétarien. Loin du cliché viandard, on peut réellement se régaler avec des plats végétariens ; il faut juste apprendre à changer les quantités de légumes : venant d’une famille « traditionnelle » ayant accédé à la petite-bourgeoisie dans les années 80, le légume a souvent été davantage un accompagnement qu’une partie principale du repas.
Ma situation géographique, mes « temps de vie » [2], ne me permettent pas complètement de faire le choix de « manger le plus local, le plus respectueux de la nature et sans nourrir le système industriel, » [3] mais c’est exactement vers ça que j’irais aussi, question valeurs.
À défaut, j’achète le plus possible au magasin bio le plus près de chez moi, et je m’assure qu’une majorité des produits que j’y achète ont fait le moins de chemin possible. Je ne suis pas dupe, « Produit en France » ne veut pas dire au coin de ma rue, mais ce n’est pas forcément un mal, vu la pollution ambiante en région parisienne !
Grâce à toi et à quelques autres qui se reconnaîtront, j’ai aussi appris à ne plus être timide vis à vis des recettes, et improviser (et jouer) avec ce que j’ai à ma disposition, pour (ré)apprendre que la soupe miso, le curry, le chili, sont des recettes aussi souples que le pot-au-feu de nos contrées : on y met ce qu’on a, c’est une « base technique » [4] et le reste se joue à l’oreille.
J’ai appris ces derniers temps que, par exemple, dans les élevages artisanaux, les oies courent pour venir se faire gaver parce qu’elles aiment ça, que les animaux élevés en plein champ dans des toutes petites exploitations ne sont pas malheureux. Et puis oui, effectivement, la verdure est vivante,et nous ne pouvons pas faire abstraction du fait que nous vivons dans un système écologique [5] complexe, où nous nous nourrissons du vivant qui se nourrit aussi de nous, autant à travers nos déchets qu’à travers notre cadavre à la fin de la course.
Bref, flexitarien, en limitant le plus possible d’enrichir le système industriel.