Je regardais la conférence de Célinecélines à Paris Web, et entre autres bonnes choses, elle interroge la pratique des métaphores qu’on a toujours connues, en se demandant ce qu’elles diront à un enfant né dans la dernière décennie.
L’enveloppe, par exemple, est utilisée abondamment pour toutes les messageries.
En particulier dans l’exemple qu’elle montre il s’agit de l’enveloppe à rabat triangulaire, un truc qui a presque disparu – en tout cas dans la correspondance individuelle, le mail a si profondément remplacé les lettres qu’elle ne se voit presque plus.
Et la disquette pour enregistrer ? C’était quand, la dernière fois que vous avez enregistré sur une disquette ?
Avant Célinecélines j’avais déjà lu plusieurs fois ces questionnements : que faire pour remplacer l’image de la disquette, maintenant qu’elle a disparu ? [1]
Et puis je ne sais pas quand pour la dernière fois vous êtes allé voir une école maternelle, mais quand je regarde des gamins se mettre en rang, je vois quoi ? L’enseignante leur dit « on fait le petit train », et vingt-cinq petits bouts de gamins se mettent l’un derrière l’autre, posent les mains sur les épaules de celui qui précède, et tous en même temps font « tchou-tchou ».
C’était quand la dernière fois que vous êtes monté dans un train à vapeur qui faisait tchou-tchou ?
Je comprends l’envie (louable) des designers de vouloir réinventer les choses, pour améliorer la simplicité d’usage, lisser les rugosités et s’effacer le plus possible derrière les tâches à accomplir [2].
Mais plus j’y réfléchis moins j’en ressens l’urgence. Est-ce que les métaphores s’usent vraiment, finalement ?
… et pour poser cette question j’ai « pris la plume ». C’était quand la dernière fois que vous avez pris une plume pour écrire ?