À la faveur d’une discussion en commentaires ici-même, me revient cette légende urbaine selon laquelle les pétroliers (BP en tête) ont popularisé la notion d’empreinte carbone (dite aussi empreinte écologique) pour déporter la culpabilité dans l’esprit général vers les clampins comme vous et moi pour éviter que, levant la tête, nous ne voyions que trop bien que c’est un problème systémique pour sa plus grande part.
Ce n’est pas une légende urbaine, et saluons ici le travail méticuleux de Bon Pote :
Il n’y aucun doute sur le fait que ce soit British Petroleum qui ait grandement participé au fait de faire connaître le principe de l’empreinte carbone. Aucun doute également sur leur intention de rediriger la responsabilité du changement climatique sur l’individu et non sur les entreprises les plus polluantes au monde dont ils font partie.
Mais prenons ces pétroliers à leur propre jeu et faisons un peu de judo. Première étape, rendons la simulation de l’empreinte carbone populaire. Deuxième étape, rendons clair pour tout le monde ce que rappelle le GIEC dans son dernier rapport et qui fait consensus : seul un changement de système permettra d’atteindre la neutralité carbone. Enfin, précisons que la condition sine qua non pour respecter l’Accord de Paris et nos objectifs climatiques passera par la baisse drastique et immédiate de la consommation d’énergies fossiles. Pas sûr que les entreprises comme British Petroleum, Exxon, Gazprom ou TotalEnergies soient toujours aussi heureuses d’avoir popularisé l’empreinte carbone.
Alors voilà.
Comme un certain nombre de personnes de mon cercle de rézosocio alternatif (qu’on voudra rapidement voir comme gaucho-anarchiste, voire —encore pire— comme woke, oulàlà), je prends de moins en moins ma voiture, je ne prends plus l’avion, j’achète bio le plus possible, j’essaie de privilégier le local, j’ai abandonné Amazon, je ne mets aucun déchet par terre. Bref j’essaie d’être cohérent, en gardant en tête que l’écologie sans la politique, ça reste du jardinage.
Et je suis encore très modéré par rapport à plusieurs de mes contacts.
Allez, à vous, actionnaires [1], capitalistes [2] et sphère politique [3]. Même pas chiches, trop à perdre. Félicitations : vous serez les plus riches du cimetière.