Je lisais dans Télérama n° 3255 (juin 2012) :
Les professeurs s’inquiètent en parallèle de la baisse du niveau d’orthographe (prouvée par les études). Un déclin continu depuis les années 50 (en 2005, le niveau en dictée des élèves de cinquième correspondait à celui des CM2 en 1987). Si le champ du savoir s’est étoffé, l’expression écrite bat de l’aile. Problème de compréhension du vocabulaire, copies décousues. Or comment acquérir une culture ou construire une pensée lorsqu’on ne maîtrise pas les fondamentaux de la langue ?
Ce matin, sous le titre « Outils numériques : l’école peut mieux faire », je lis dans RSLN Mag [1] :
Les outils numériques sont encore insuffisamment exploités à l’école : c’est l’avis rendu par le Conseil National du Numérique (CNN) début mars. Pour remédier à cette carence, le CNN propose de regrouper les responsabilités pédagogiques, dévolues pour l’instant aux académies, avec la gestion des moyens techniques, prérogative exclusive des collectivités locales.
C’est marrant tout ça. Moins de profs, plus de TNI (tableaux numériques interactifs, excusez du peu), et on pense qu’on va pouvoir mieux éduquer les enfants ?
Je connais une classe qui a un TNI. Principalement ça permet à un enfant de faire de la géométrie tandis que les autres regardent, au prof de ne pas écrire au tableau mais aux enfants de copier quand même ce qui est au tableau, au prof enfin de ne pas se tromper dans des multiplications à 5 chiffres.
Bref, dans l’ensemble, le TNI a le même usage qu’un tableau traditionnel. Je ne vois pas vraiment d’interactivité, elle reste à inventer ; mais ce n’est pas ce qui m’intéresse ici [2].
En revanche l’enseignement repose sur les humains, et les calculs à l’emporte-pièce faits par le gouvernement précédent n’étaient pas bons [3]. Faire une moyenne du nombre d’enseignants par élève est stérile, parce que tout dépend du contexte : je connais une école où tous les enfants qui rentrent au CP sont déjà en mesure de lire relativement bien, et une autre à 6 kilomètres où les élèves de CE2 donnent l’impression d’être grand débutants en tout.
La suppression des postes d’enseignants-soutien (je ne connais pas les noms exacts : Maître E. ?) est beaucoup plus critique pour les enfants de la seconde école que ceux de la première, où il n’y en avait pas, TNI ou pas TNI.
Peut-être aussi que je me trompe et que la maîtrise de la langue et des apprentissages fondamentaux est un combat d’arrière-garde, mais je ne crois pas.
(puisqu’on parle d’éducation, la lecture in extenso de We’re creating a culture of distraction s’impose. — lien trouvé via Delphine qui le tirait de chez Tristan)