Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour parler de photo [1], et que je devrais peut-être blogger moins [2] ; en attendant de trancher, voilà un article promis depuis longtemps à un camarade des internets. Je vais lister ci-dessous trois livres qui m’ont permis de me sentir un peu plus à l’aise avec la photo, pour apprendre les bases.
Leçon de Photographie, de Stephen Shore (Phaidon)
C’est un genre de cours très léger, où il y a moins de textes que de photos, qui vous apprend à regarder et à comprendre le choix des sujets autant que la composition, mais pas trop relou [3] ni théorique. Il vous amène à comprendre, comme il le dit, la « nature photographique », ce qui différencie le monde réel, en trois dimensions, de la photographie finale en deux dimensions, et comment ça se pense. Beaucoup d’exemples, autant de portraits que de paysages et de scènes.
De mémoire il m’avait été conseillé par Mathieu, joyeux camarade à Sherwood.
L’œil du photographe et l’art de la composition, de Michael Freeman (Pearson)
Plus technique, plus appliqué, plus lourd sur le bras aussi. Il montre avec force explications et à travers des exemples toute la pratique du cadrage, et il donne à comprendre la vitesse d’obturation (comment faire un bouger, ou au contraire l’atténuer, si mes souvenirs sont bons), le jeu avec la lumière, la complexité/simplicité dans les images selon l’effet recherché.
Très bon bouquin, plus pointu, très exhaustif.
Derrière l’objectif de Willy Ronis (Hoëbeke)
Une merveille : ce petit bouquin, découpé en cinq chapitres (Patience, Réflexion, Hasard, Forme et Temps), montre des photos ou des séquences d’images comme sur une planche contact, et Willy Ronis nous explique comment il les a composées, comment il a choisi l’image finale, et le poids de la chance et de la patience dans tout ça. On a l’impression d’être sur son épaule et qu’il nous confie ses petits secrets.
On comprend qu’un petit détail change tout (l’orientation d’un parapluie, une branche qui vient encadrer un sujet, etc.), et que l’image s’en trouvera enrichie. Ne pas hésiter, donc à prendre trois variantes et à choisir une fois rentré au fond de son canapé !
Et puis après
Après, la meilleure solution est de se former l’œil en regardant beaucoup de choses (pour des questions de budget autant que d’encombrement, j’adore la collection Photo Poche : une centaine de photos par auteur, dans un livre de poche !). Pour le plaisir on peut aussi lire La photographie d’Édouard Boubat et La solitude heureuse du voyageur de Raymond Depardon, tous deux aussi au format poche : le premier est technique et ancien mais revient aux bases, le second réfléchit à la pratique en toute liberté, sur le mode d’un journal.