Le temps passant, et personne ne rajeunissant, une parente de la famille s’est installée il y a peu dans un foyer pour personnes âgées. Elle n’a plus toutes ses facultés (Alzheimer est passé par là), et la situation avait empiré au point que l’humour qui fait passer bien des choses ne pouvait plus couvrir le fait qu’elle devenait dangereuse pour elle-même.
Au foyer où elle habite désormais, il est trop difficile de lui laisser sa chienne, dont elle oublie jusqu’à l’existence de plus en plus souvent. Nous avons donc la garde alternée avec une autre membre de la famille ; d’autant que nous avions promis à sa propriétaire de nous en occuper en cas de malheur.
Oui mais. Nous avons aussi un cochon d’inde et un chat.
Le cochon d’inde n’a aucun souci avec cette chienne, qui veut jouer avec lui et lui glapit dans les oreilles. Il reste stoïque et mâche ses graines. Autant pour la légende qui veut que les cobayes soient en permanence sur le qui-vive. Pourtant nous avons fini par mettre sa cage hors de portée de la chienne, hystérique à sa vue.
Le chat, c’est une autre affaire. Notre promesse de sauvetage date de l’époque où nous étions sans chat après la fin que l’on sait. Depuis nous avons eu la faiblesse d’adopter celui-ci.
Dès que la chienne le voit, elle aboie pour exiger de lui qu’il joue avec elle. Lui feule, pour faire le fier, mais se réfugie en haut des arbres, d’autant plus surpris qu’après tout c’est son territoire.
Nous sommes un peu dans l’impasse, à jongler d’une pièce à l’autre entre chien, chat et cochon d’inde. Pas encore de solution dans notre organisation, qui ne dure heureusement que deux jours à la fois.