Quand j’avais vingt ans, j’ai rencontré le père d’une copine qui avait « environ 3000 BD ». Deux réactions pour moi :
- Son bureau était la caverne d’Ali-Baba !
- Comment, il n’a même pas un inventaire précis ?
(Il faut dire qu’à l’époque je n’avais que 150 ou 200 bandes dessinées.)
Depuis, j’ai fini par avoir l’âge qu’il avait à l’époque, et j’ai aussi « environ 3000 BD », et de nombreux autres livres (bien que j’aie fait plusieurs désherbages et des vagues de dons, et qu’au final j’aie donc dû donner bien plus de livres que je n’en ai gardés, mais c’est nécessaire).
Il y a peu Emmanuel a voulu faire un inventaire, et cherchait un outil informatique pour y parvenir :
Pourquoi faire l’inventaire de tous mes livres papier, demande Stéphane ?
Pour savoir combien j’en ai (trop, je pense), pour ranger la bibliothèque dans ma tête, pour faire l’état des lieux de ce que j’ai lu et des ouvrages qu’il me reste à lire (trop aussi je pense et sans doute plus que je n’imagine), peut-être pour ajouter des notes de lecture sur chaque entrée dans Calibre, pour savoir ceux dont il faudrait que je me sépare et enfin, pour avoir une liste partageable avec mon entourage.
Je me rends compte que j’ai tout dans la tête, mais aussi que j’ai déjà racheté un livre dont j’avais oublié que je l’avais. Inversement, je ne compte le nombre de fois où je cherche des livres que j’ai donnés depuis longtemps à cause du manque de place.
Il me faudrait une liste de tous les livres lus, possédés ou pas. Mais j’y passerais ma vie, alors non.
Mais je vais suivre le projet d’Emmanuel. Il a souvent des idées rigolotes et il est plus pugnace que moi pour les mener à leur terme.
Au passage, Boris confiait il y a peu une phrase de son grand-père : il n’y a rien de plus triste qu’une bibliothèque dont on a déjà tout lu. J’aime beaucoup, ça résume bien la promesse des petits et grands bonheurs de lecture à venir.