Le 27 décembre – ah non, le 28

Non, rien. Et vous, ça va ?

Je suis revenu dans une maison qui n’est plus la mienne depuis de très longues années, mais que je connais tellement bien que je peux m’y promener les yeux fermés. C’est rassurant quand on a presque toujours à l’esprit le spectre d’une possible cécité.

Pour une fois j’y suis sans ma better half, je retrouve cette soif de ne pas dormir, sentiment de voler quelques minutes qui se transforment en heures à la vie qui va trop vite. Je me pose et je lis, je rattrape mon retard, la faute à un mois de décembre très occupé par mon encore fraîche nouvelle vie professionnelle.

Je me réjouis pour lui du dernier voyage (pour l’instant ?) de Karl. Encore une fois me reviennent ses mots, que je cite trop souvent :

Le temps n’est pas une question, ce n’est pas une vraie question. Chacun de nous dans notre quotidien trouve le temps de faire des choses, nous plaçons des priorités sur chacune de nos tâches et de nos désirs de réalisations.

Je regarde la liste des fils RSS que je n’ai pas lus, j’en marque comme définitivement lus, que je ne rattraperai jamais. Je m’apprête à le faire des articles de Grosse Fatigue, mais lui non plus, je ne peux que difficilement ne pas le lire. Alors je cède, on a le temps.

Et encore une fois une perle me tombe sous les yeux, malgré-c’est-certain-une-amertume-que-l’auteur-ne-cache-pas-mais-il-t’emmerde-tu-n’es-pas-obligé-de-le-lire.

Dans mon panthéon des femmes de ma vie, elle est sur l’une des marches, mais de dos, sur le départ.

Je le colle sur Seenthis pour prêcher à des convertis (enfin je crois), puis me rappelle à moi-même le peu de confiance que j’ai envers les plate-formes en tous genres. Mygale mon amour (et si tu as moins de vingt ans, lis un peu de l’histoire du web). Alors donc pour la postérité je le colle aussi ici.

Je me sens riche des gens que je lis.

Et dans deux jours je pars vers une maison que je n’aime pas, faire un réveillon avec des gens que j’aime bien, merci. Sans même une connexion internet, dites donc.

Mais c’est bon pour le sevrage. Et le sevrage est nécessaire, ne serait-ce que quelques jours.

Bonnes fêtes et ne cassez rien. Avec les enfants on va faire des rallyes-photo rien que pour nous.

Je caresse à nouveau l’idée de fermer les commentaires ici. En partie pour contrer les spams, mais aussi parce que curieusement je me sens par moments moins libre d’écrire en me disant que vous avez, juste en-dessous, la possibilité de me répondre. C’est bête et paradoxal, non ? À développer à l’occasion.

Commentaires

  • Franck (28 décembre 2013)

    Paris (au fond de mon lit), poste restante, le 28 décembre 2013, il est environ 8 heures 30 du petit matin.

    Bonjour monsieur,

    Merci pour la perle, elle est très jolie, j’en ai fait une photo que je garde chez moi pour la (po)lire encore un peu, tous les matins… ou tous les soirs.

    Ah, aussi, comment vais-je faire, après, quand ce sera verrouillé ici ? Pour dire merci ou encore demander comment ça va ? Parce que pour tout dire, dire merci publiquement n’a pas du tout la même saveur qu’un petit mail entre quat’z’yeux !

    (patron, un ’ti noir siouplé ! … merci)

    J’ai eu le même genre d’interrogation sur les commentaires. Non pas pour les fermer [grand Dieux | m’enfin | … (remplir ici avec votre interjection favorite)] mais pour comprendre pourquoi, petit à petit, tous ces petits espaces de liberté fermaient les uns après les autres. On s’éparpillent sur les fils cybernétiques, on gazouille et ensuite ça se délite et disparaît.

    En parlant de Karl, justement, c’est une de mes grandes frustrations de ne jamais avoir pu, chez lui, ajouter un pointe de sel — ce qui ne m’empêche toutefois pas de déguster ce qu’il publie, toujours.

    (patron, l’est froid vot’ café ! … Comment ça ça fait une heure qu’il est devant moi ? Bon… un autre alors)

    Sentiment diffus que les liens se distendent… Rien de grave, mais c’est méga-chiant (pardon), vu que c’est tout de même ces liens qui m’ont apporté ce que j’ai vécu de meilleur depuis quelques années.

    (patron, j’vais plutôt prendre un calva en fait, oui, oui, je sais, je sais…)

    Tu m’excuses si je profite de la case pour dire des choses, mais y’a un petit truc, là, dans le coin an bas à gauche, qui, quand tu cliques et tires agrandit le tout, alors forcément ça fait du vide, faut bien le remplir, et puis en même temps c’est rigolo tout ce texte qui bouge 🙂

    Tiens, juste comme ça : http://open-time.net/post/2013/12/24/Aujourd-hui-equanime (j’aime beaucoup).

    Et puis (pour causer des interactions intra et inter blogs justement) :

    * http://open-time.net/post/2013/12/11/Aujourd-hui-pignocher
    * http://open-time.net/post/2013/12/18/Aujourd-hui-boursiller
    * http://open-time.net/post/2013/12/19/Aujourd-hui-pourpenser

    Ah oui j’suis un peu bavard sur ce sujet, en fait.

    Je te souhaite de profiter autant que faire se peut de tes proches et à bientôt j’espère, monsieur Stéphane.

    Franck

    Répondre à Franck

  • Franck (28 décembre 2013)

    Ah flûte alors, j’avais écrit un long commentaire qui a disparu quand j’ai cliqué sur le bouton "… envoyer au site". Je me suis trompé d’adresse peut-être ?

    C’est dommage…

    Répondre à Franck

  • Franck (28 décembre 2013)

    Ô Sisyphe, ô Danaïdes, pourquoi tant de haine et de courroux ?

    Répondre à Franck

  • Franck (28 décembre 2013)

    Et que vois-je ? Le plus insipide de mes commentaires a été publié et les autres oubliés.

    J’suis vénère !

    Répondre à Franck

  • Franck (28 décembre 2013)

    C’est étrange, c’est mystérieux, c’est bizarre, j’ai du mal à comprendre la logique d’ici.

    C’est un jeu ? Une énigme ?

    Répondre à Franck

  • Stéphane (28 décembre 2013)

    Franck : Héhé bin merci pour cette avalanche matutinale :)

    En fait comme tu avais mis plein de liens dans ton commentaire, Spip par défaut ne publiait pas et attendait qu’à mon tour je me levasse. Et donc le voilà validé, deux fois pour la peine. Je vais retirer le duplicata de ce pas.

    Répondre à Stéphane

  • tetue (28 décembre 2013)

    Marrant, ce matin au réveil, je pensais justement à vous tous et toutes, gens que je lis, qui me lisent, me relisent, me critiquent, m’enrichissent… J’ai besoin de vous. Chaque billet que j’écris est nourri de mes lectures. Mais aussi des réactions de celles et ceux qui me (re)lisent : avant publication, ou après, en commentant. Ce que je j’écris, ce que je suis aussi devenue, au fil de cette expérience de blog, ne serait pas sans eux/vous.

    Si souvent je te lis, sans avoir toujours le temps de répondre, j’aime que ce textarea soit là, comme une porte ouverte. Je comprends aussi ce sentiment d’être « moins libre d’écrire en me disant que vous avez, juste en-dessous, la possibilité de me répondre ». Se savoir lu gêne parfois l’écriture, oui. Mais je me dis toujours que pire serait encore d’être lue en silence, sans jamais de réponse, d’interaction. Sans dialogue.

    Des bisous. Et profite bien de ce temps, encore plus riche, hors connexion :)

    Répondre à tetue

  • Stéphane (28 décembre 2013)

    tetue : Mais je me dis toujours que pire serait encore d’être lue en silence, sans jamais de réponse, d’interaction. Sans dialogue.

    C’est très vrai, ça, tiens.

    Répondre à Stéphane

  • Grosse FAtigue (30 décembre 2013)

    Merci.

    Viens visiter ma maison un jour. J’espère que tu t’y plairas.

    GF

    Répondre à Grosse FAtigue

  • tetue (30 décembre 2013)

    Tiens, une idée comme ça : ça vous dirait pas, une rencontre entre dinoblogueurs ?

    Répondre à tetue

  • cyberbaloo (31 décembre 2013)

    C’est pas faux ce que tu dis quand tu parles de la peur des réactions dans les commentaires a la suite des billets. Tantôt triste, tantôt fataliste et tantôt joyeuse... C’est ce qui m’a empêchée d’ecrire ces derniers temps bien que j’aie des choses à raconter...

    En en même temps, ne pas pouvoir poster de commentaire je trouve cela frustrant... C’est aussi le signe d’un passage d’une personne. Être lu en silence, je trouve ça terrible.

    La déconnexion, c’est important. Ça fait du bien. Ça permet de se retrouver soi-même, permet de se poser des questions et de voir les vraies priorités. Ne pas être pris dans le tourbillon de l’Internet qui est un peu trop présent à mon goût. Profite bien des rallyes photos avec les enfants. Moments précieux.

    Mygale, mon premier amour aussi.

    Je t’embrasse et je te dis a très vite en 2014 :)

    Répondre à cyberbaloo

  • Stéphane (3 janvier 2014)

    tetue : Wé, you know where to find me et toutes ces sortes de choses :)

    Répondre à Stéphane

  • tetue (9 janvier 2014)

    Comme en écho, à lire, chez Ploum : La fin des commentaires ? Pour la même problématique que celle qu’il expose, j’arrive à la conclusion inverse — entre autre parce que commenter au plus proche de la publication est plus pérenne que la dispersion des avis sur des réseaux sociaux, où l’on n’est pas nécessairement présent, faute d’être ubiquite. Donc renforcer les antispams et pourquoi pas s’équiper de webmention

    Répondre à tetue

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