Je vous emmerde (un petit peu)

Un petit cri du fond des tripes, tu permets ?

Valls qui exhorte les gens à aller manifester, comme un vulgaire politique qu’il est, aux côtés des présidents allemands, turcs, espagnols, russes, et du MEDEF qui vient d’annoncer qu’il y allait aussi.

C’est cool ça. On a beau vouloir salement exploiter son prochain, on est quand même des chics types. Non mais sans déconner ?

Je dis sur Twitter que j’ai envie de vomir à l’annonce du MEDEF, un quidam me dit : « pourquoi pas ? n’est il pas un temps pour enlever ses oeillières ».

Avec ma douce (parce que nous, on est cons en famille) on se rappelle de la Coupe du Monde de 1998 (et pourtant je n’aime pas le foot, et encore moins le fait qu’il soit souvent vecteur de haine crétine entre supporters) et du « Black, blancs, Beurs » sitôt dit, sitôt oublié.

On se rappelle des manifestations, du grand sursaut national et démocratique quand le Front National était au deuxième tour en 2002.

Et alors tu crois que la France se réveille moins méfiante, moins raciste depuis ? On en reparle dans six mois.

Un autre débat sur l’éducation est en train de germer, comme quoi si on éduquait mieux « les jeunes » on aurait moins de terrorisme. Je n’y crois pas pour au moins deux raisons :

  1. Mon grand-père n’avait pas d’éducation, ça ne l’empêchait pas d’être un homme parmi les plus décents et les plus respectueux que j’aie rencontrés.
  2. Il y a des caciques au Front National qui ont fait plus d’études que beaucoup de Français. Ça les empêche peut-être d’être au Front National et de défendre ses idées nauséabondes ?

On continue ? Dimanche vont défiler des tas de gens qui musèlent la liberté d’expression, au nom de cette même liberté d’expression.

Alors moi tu vois, tu me connais assez pour imaginer que j’ai eu les larmes aux yeux pendant deux jours, mais aussi que j’ai déconné, et un peu travaillé. Et participé à la minute de silence, entre collègues, sans avoir besoin de mettre les médias dans le coup.

Mais sur ce coup-là, non.

Tu sais ce qui permet aux pays occidentaux (au sens large, hein, parce que la kalashnikov c’est légèrement à l’orient d’ici) de gagner plein de fric ? C’est, en partie, la segmentation post-coloniale des pays en zones de guerres, c’est des gens qui se foutent sur la gueule avec les armes que nos pays leur vendent, c’est un monde qui fabrique de la bellicosité pour en vendre encore plus.

Et l’être humain, viscéralement, il est assez rapide à répondre avec son résidu d’instinct de primate qui tape son concurrent pour lui prendre son point d’eau. Remplace point d’eau par n’importe quel idéal inventé, et tu as des jihads autant que tu en veux (150 ans de guerre et d’attentats entre l’Irlande et l’Angleterre, par exemple, donc tu vois si ce n’est pas un problème d’Islam alors arrête avec ça).

Ce ne sont que des symboles ; sur le fond ils racontent un déséquilibre mondial terrible, et la soif de pouvoir de quelques-uns, certains avec un turban, d’autres, bien plus nombreux, policés, avec une cravate ou un tailleur et des conseillers en communication. Une situation mondiale déplorable, et je suis comme toi, je ne sais pas comment on s’en sort, juste que c’est la merde.

Rassurez-vous les mecs : vous et moi, on sera tous morts dans un siècle. Y’a pas de quoi se réjouir, avec votre petit pouvoir.

Et ce billet est un peu brouillon et complètement fourre-tout, ouais. Mais je n’ai pas l’intelligence de tous les gens que je lis, et pourtant j’ai fait des études. CQFD.

Commentaires

  • kowalsky (10 janvier 2015)

    Un ami avec qui je discutais hier sur le rôle de l’éducation pour faire face à l’obscurantisme m’a répondu : "l’éducation, certes, mais surtout la sagesse".

    Répondre à kowalsky

  • Emmanuel (10 janvier 2015)

    « Mais je n’ai pas l’intelligence de tous les gens que je lis, et pourtant j’ai fait des études »

    Du peu que je connais de toi, je crois que tu as une intelligence de cœur, et tu n’as pas fait d’études pour l’avoir je pense 😉

    Très bien exprimé sur le fond en tout cas. Tout est lié et chaque petit déséquilibre quotidien, infime, sourd et sournois, alimente les grands déséquilibres. Ces déséquilibres peuvent aussi être des images, de simples mots. Les crayons ne sont que des outils au service d’une intention.

    Pour l’éducation, je crois que la question n’est pas la bonne, du moins il faut distinguer l’éducation des études, de l’enseignement pratique, et non moral que l’on peut recevoir.

    Ce sont les exemples qui vont nous éduquer, nous faire grandir (des profs croisés parfois, ton grand-père peut-être, des « maîtres », même si ce mot est démodé voire mal perçu aujourd’hui). Ça ne s’enseigne pas ça, ça se vit.

    Répondre à Emmanuel

  • Yves T. (15 janvier 2015)

    Je suis d’accord avec la totalité, mais je reste convaincu que ton grand-père devait avoir plus d’éducation que tu ne le crois.

    Répondre à Yves T.

  • Stéphane (16 janvier 2015)

    Yves : Il n’a pas dépassé la communale. En tout cas le débat actuel se focalise sur le scolaire, or comme nous le savons ce n’est qu’un des facettes de l’éducation.

    Répondre à Stéphane

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