Notules du 9 janvier 2024

Du soleil au matin, du Voyage (au bout de la nuit, celui-là), et des adjectifs.

Le soleil se lève doucement sur le quai. Au loin un ciel gris teinté légèrement d’orange montre sous les nuages des rideaux de pluie obliques.

Des nuées d’oiseaux font des ellipses erratiques.


C’est à partir de ces mois-là qu’on a commencé à fusiller des troupiers pour leur remonter le moral […].

Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline

Je commence doucement ce monument, et malgré l’horreur abrutissante (et très bien rendue) je me régale des ironies mordantes que Céline tisse à longueur de page.


Depuis les débris de sa toiture effondrée s’élève une brume de poussière lourde qu’ajourent les hésitantes flammèches d’un incendie naissant.

Vie de Gérard Fulmard, Jean Echenoz

Et on dit souvent qu’il faudrait rogner jusqu’à l’os le gras que sont supposés être les adjectifs alors qu’ils sont si savoureux sous la plume d’Echenoz !

(Au passage, le fait de lire l’un et l’autre en parallèle me fait penser qu’il serait intéressant de discuter de filiation littéraire avec Jean Echenoz, mais je n’ai pas l’heur de le connaître alors on va en rester aux extrapolations.)

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