Marcher

La meilleure façon de se déplacer...?

Quand j’étais plus jeune, disons vingt ans de moins, je marchais tout le temps J’avais quarante-cinq minutes de bus pour aller à la fac, avec un gros zigzag, qui correspondaient à un peu plus d’une heure de marche à pied.

Alors je marchais, hiver comme été. C’était assez amusant d’ailleurs, en plein hiver arriver en t-shirt à la fac où tout le monde était pelotonné dans ses multiples couches ; j’avais eu le temps de me réchauffer : qui n’a jamais marché une heure dans 30 centimètres de neige le long des avenues engorgées ne peut pas le savoir.

Marcher sous la pluie, aussi : entendre crépiter les gouttes sur la capuche (plaisir que je viens de redécouvrir avec mes appareils auditifs qui amplifient tout ça), avoir le visage qui dégouline, sentir quelquefois un mince filet se glisser dans une manche et s’y résoudre, sachant qu’on n’est pas en sucre et qu’on se changera bientôt — et puis, profiter encore mieux du chocolat chaud au goûter quand par chance c’est un dimanche.

Il y a quelques jours, au détour d’un billet de Karl, je repense à tout ça.

« Pourquoi ? »

La question est un mélange d’incompréhension et de curiosité. Il y a le train, le bus, le taxi, la voiture, le tramway. Il existe toujours une raison pour raccourcir le trajet. Mais dans de nombreuses occasions, je préfère marcher.

En région parisienne évidemment il est inconcevable de marcher, les distances sont trop grandes. Pourtant, de temps en temps je me débrouille pour être en avance à un rendez-vous, ou pour m’aménager un temps sans obligations (le travail à temps partiel aide bien), et je marche, perdu quelques heures dans la grande ville, perdu sans inquiétude, perdu et ravi.

La contemplation, la méditation, ne sont pas des états liés uniquement à la position du lotus ou que sais-je encore. Marcher, sortir de soi et de ses ennuis. Par moments je réalise dans ces parenthèses que pendant une ou deux minutes je suis pleinement et complètement heureux. Libre et heureux.

Commentaires

  • Nico (8 octobre 2012)

    C’est étonnant, à chaque fois que je me retrouve à Paris, j’ai juste l’impression de ne pas avoir la même notion de mobilité que les "autochtones".

    Typiquement, lors du dernier Paris-web, une personne m’expliquait qu’il fallait me lever à telle heure, bouffer en tant de temps pour pouvoir prendre le bus qui m’amènerait au forum IBM pour les conférences à telle heure. J’ai eu l’impression d’être un extra-terrestre quand j’ai dit que compter y aller tranquillement à pied depuis mon hôtel.

    Quelques dizaines de minutes à pied, c’est bon pour la santé. :)

    Répondre à Nico

  • Juju (8 octobre 2012)

    Lorsque j’étais à 30 minutes à pied du travail, je prenais parfois plaisir à faire ce trajet à pied.

    Y aller à pied était d’ailleurs une obligation les jours où Paris était paralysé par 2 centimètres de neige, la faute à une pente très prononcée que les bus ne pouvaient pas prendre. J’ai écrit un peu là-dessus d’ailleurs.

    De nos jours, c’est un plaisir qu’il faut provoquer, car les alternatives sont fortes.

    Répondre à Juju

  • cyberbaloo (8 octobre 2012)

    J’aime marcher, et je me garde toujours des moments où je peux déambuler dans paris, où je laisse mon esprit vagabonder pour l’inspiration... rien de mieux.

    Répondre à cyberbaloo

  • Oncle Tom (22 octobre 2012)

    Excellente lecture pour accompagner tes pauses sur les bancs ou tes attentes aux arrêts de bus : "La dimension cachée". Tu comprendras mieux pourquoi tu ressens tout ça 🙂

    Répondre à Oncle Tom

  • Stéphane (22 octobre 2012, en réponse à Oncle Tom)

    Oncle Tom : tiens j’étais persuadé que c’était un bouquin de théorie théâtrale... je dois confondre...

    Tu peux raconter un peu plus ? Ça m’a rendu curieux :)

    Répondre à Stéphane

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)