Je ne suis pas un bon français

Des jeux olympiques, du pain, du progrès social et de ceux que ça sert...

C’est officiel depuis cet après-midi, c’est Londres qui sera capitale olympique en 2012. Grand bien leur fasse.

« La cause de l’olympisme »

J’entendais il y a deux jours à la radio Arnaud Lagardère dire que « les Français font la preuve qu’ils peuvent se réunir derrière une grande cause, qui est la cause de l’olympisme ». Ben tiens ! La grande cause, c’est celle de l’économie et des multinationales. Alors ça ne va pas me manquer, ce grand-guignol.

Les progrès sociaux, les infrastructures

De quoi on parle, là ?

Des pauvres gens qu’on a délogés à Atlanta pour construire le village olympique ? De la longévité d’infrastructures urbaines montées à la va-vite, comme la cité olympique à Grenoble, monstrueux ensemble où il fait si bon vivre ? De l’humanisme extraordinaire qu’on peut constater sur les lieux, par exemple dans la liberté pour le public de choisir quelle eau il peut boire dans les enceintes olympiques ?

De l’union du peuple autour de la grande cause susnommée, peut-être ? Laissez-moi rire ! La grande mobilisation peut avoir lieu autour d’un tas d’autres grandes causes, mais il est vrai que donner au peuple du pain et des jeux permet, comme on dit pudiquement chez moi, de « cacher la merde au chat » (autrement dit, les vrais problèmes du pays sont recouverts d’une belle chape de pseudo-festivités financiéro-sportives, on va s’enivrer pour oublier la misère).

J’attends que quelqu’un me prouve le progrès social réel pour les gens qui ont subi les jeux par le passé.

L’amitié entre les peuples

Et allez donc ! À l’annonce des résultats on a entendu des "houuuuuuuuuuuu" vachards lancés à l’encontre des gens du comité olympique, et à coup sûr à l’encontre des anglais. Les commentateurs radio en profitent pour en remettre une couche sur les antagonismes politiques récents, histoire de bien nous faire sentir la portée historico-politique du non-événement.

C’est ça que vous retenez de l’esprit olympique, les amis ? Quelqu’un se rappelle que les Jeux Olympiques étaient à l’origine un moment de trève ? Un moment de paix entre les hommes, où l’on pourrait se permettre de féliciter ses concurrents sans passer pour une tapette qui fraternise avec l’ennemi, crosse en l’air ?

Le mot de la fin

Pour citer encore Arnaud Lagardère : "Ni le Groupe Lagardère, ni le Club des Entreprises n’attendent des retombées particulières de leur soutien à Paris 2012. Notre engagement n’a pas de contrepartie. Il s’explique simplement par le devoir qui nous incombe, à nous grandes entreprises, de donner les moyens à un projet, aussi difficile et porteur d’espérances, de réussir." J’ai bien ri, merci.

Make Britain proud ! - bandeau vu sur un mur à Londres

Pour ma part je suis ravi que Londres soit capitale olympique. Ou plus exactement ça ne me fait ni chaud ni froid. Faites la fierté de la Grande-Bretagne, les amis : si jamais j’allume ma télévision, je regarderai une autre chaîne, ne vous dérangez pas pour moi.

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