Cravates

Un signe discret et minuscule de reconnaissance et de signification.

Un jour un sémiologue s’intéressera aux costumes des hommes politiques pendant la crise post-terroriste et l’état d’urgence qui aura commencé en novembre-décembre 2015, et ne pourra s’empêcher de constater ça :

En gros, pour être facilement reconnue pendant les débats, la gauche portait jusqu’en novembre, comme le jockey sa casaque, des cravates roses ou rouges (ou variantes), et de temps en temps pas de cravate du tout pour montrer qu’on sait braver les tabous.

La droite, bleu clair ou bleu marine, selon la gravité de la circonstance. (Et pas de cravate du tout pendant les universités d’été, pour montrer qu’on est cool et puis on était entre nous, pas besoin de se différencier.)

Depuis la promulgation de l’état d’urgence, après les cravates noires de rigueur, les socialistes se sont mis à arborer des cravates bleues. Signe du sérieux du moment, message subliminal tout à fait assumé j’en suis sûr, les États-unis n’ayant plus l’apanage des spin doctors depuis des années.

Et puis dimanche 6 décembre, lors de la soirée électorale, j’ai zappé un peu, mais juste un peu, parce que la classe politique est plutôt une classe pathétique ces jours-ci. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que les cravates roses étaient ressorties.

C’est trop tard et c’est trop peu, les gars.

On ne fait pas le monde d’un simple nœud autour du cou, c’est même pour ça que vos prédécesseurs ont aboli la peine de mort.

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