Un TGV

Notes de voyages, de Paris à Nantes.

Un TGV un jour de grève, comme un autre jour finalement. J’apprends en arrivant à la gare qu’un autre train, une heure plus tôt, a été supprimé. Mais nous, ça va, merci.

Au wagon-restaurant, des jeunes gens rois du monde dans leur costume flambant neuf prennent toute la place, tellement pris par leurs discussions qu’ils n’entendent pas l’insecte qui leur demande juste un peu d’espace pour passer.

Je répète poliment mon « pardon, » et puis je touche le bas des reins d’un de ces jeunes gens. Le costume n’est pas une armure, petit père, sache-le. Il me laisse dix centimètres à peine, je me faufile. J’en serai quitte pour faire la même chose à un de ses comparses quelques minutes plus tard, qui sera très surpris lui aussi.

Une jeune femme monte en cours de route — ce TGV est un genre d’omnibus à grande vitesse, quatre arrêts pour deux heures de trajet. Elle est métis et sent bon les fruits rouges. Une petite envie de la croquer toute crue.

Le sommeil en retard, comme toujours, et la bande originale de Mishima par Philip Glass, hypnotique, comme toujours. Dans le train, je dors la moitié du trajet. Comme toujours.

Les rivières commencent à montrer des bouées qu’on ne trouve qu’en bord de mer habituellement, et sans qu’on se l’explique l’eau prend un air salé. Les toits se raidissent. Pas de doute, l’arrivée est proche : nous voilà rendus en Vendée.

Le contrôleur nous annonce notre arrivée imminente et nous souhaite une excellente soirée. Il n’est pas encore dix heures du matin, on sent qu’il a hâte que ça se termine !

Commentaires

  • cyberbaloo (14 septembre 2013)

    Les trains sont source d’inspiration, c’est un concentré de la société.
    Par contre, pardon, mais Nantes n’est pas en Vendée...

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  • Stéphane (14 septembre 2013)

    cyberbaloo : Oui mais quand je demande on me dit une fois Bretagne une fois Vendée, alors j’ai tranché (comme la brioche vendéenne, haha) puisque de toute façon j’ai toujours 50% de chances de m’entendre dire que ce n’est pas ici ou là. :)

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  • Emmanuel (14 septembre 2013)

    Mettre Nantes en Vendée, c’est bien une idée de parisien tiens 😉 Autant la guéguerre Nantes en Bretagnoupas s’entend (historiquement la ville était bien en Bretagne, aujourd’hui le découpage administratif l’en ressort [et puis entre nous, je trouve que c’est surtout une ville ligérienne plus que Bretonne]), autant la Vendée c’est fastoche : c’est Sud-Loire, à tel point que si tu passes la Loire à Nantes, les ardoises des toits pentus du nord deviennent des tuiles oranges sur les toits aplatis du sud même de la métropole nantaise ! La Loire est toujours une frontière.

    C’en est même une blague entre collègues : tu habites sud-Loire ? t’es vendéen donc ?!

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  • Stéphane (16 septembre 2013)

    Emmanuel : Donc j’ai vu des toits bretons ? Et donc Nantes est en Bretagne ?

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  • Emmanuel (16 septembre 2013)

    Stéphane : peut-être as-tu vu des toits sarthois ou angevins ? Pour moi le toit "typique" breton est en ardoise et pas mal pentu, sur maison blanche un peu tristoune 🙂 ou sur une belle et vieille maison.

    Nantes en Bretagne : mon avis très personnel (car c’est le troll régional) est qu’autrefois oui (historique), aujourd’hui non (va trouver un bretonnant dans la rue par ailleurs). Comme je disais, je trouve Nantes plus ligérienne que Bretonne (côté Océan je dis pas, mais Nantes non).

    En tout cas il est sûr est certain que Nantes n’est pas en Vendée 🙂

    Répondre à Emmanuel

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