Le choix de la liberté

Tiens ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé d’open-source.

À propos des discussions éthiques qui fleurissent en ce moment sur les blogs francophones (chez Éric, Karl et Olivier par exemple), Nicolas dit :

Par contre, le choix de la liberté n’est peut-être pas toujours le plus facile, et encore, c’est très relatif.

Ça m’a rappelé un truc qu’on m’a dit parmi tous les atouts dont on parait les systèmes open-source (linux etc.) : on me parlait beaucoup de faire le choix de la liberté.

Aujourd’hui, alors que je dois être passé à Ubuntu depuis trois ans environ, c’est toujours très vrai. J’ai fait le choix de la liberté, ce qui n’est pas facile tous les jours. Jusqu’à dernièrement ma carte graphique Radeon plantait la machine, par exemple. L’imprimante Canon quant à elle décide soudainement de ne plus imprimer. Quant à faire une mise à jour sérieuse du système, vu le nombre de logiciels dont j’ai besoin ? Comptez un jour et demie.

Maintenant quand je parle d’open-source à des gens qui ne le connaissent pas, je dis que la liberté a un prix : à défaut de payer en argent pour un OS, je paye en temps.

Mais dans l’ensemble je n’ai pas l’impression d’être prisonnier d’un système qui a fait le choix du verrouillage vertical (cf. les stores d’Apple et Microsoft) ou de l’espionnage de l’utilisateur. Et question sécurité, je me sens assez bien, aussi.

Ce que je perds d’un côté (parce que, ne nous leurrons pas, les logiciels open-source sont moins exempts de plantages que les systèmes payants récents), je le gagne largement de l’autre.

Trollofuge : si vous commentez, je ne veux pas entendre parler d’Ubuntu et d’Amazon, j’en ai parlé ailleurs et pour ma part je n’utilise pas Unity, trop lent, mais Gnome3. Là encore : je suis libre de choisir mon interface graphique.

Commentaires

  • JulienW (7 janvier 2013)

    quand tu dis que les logiciels libres sont "moins exempts de plantages", à part perdre le lecteur, je suis pas tout à fait d’accord... On va dire que c’est blanc ou noir : soit ça marche nickel, soit ça va pas mal planter.

    Répondre à JulienW

  • Stéphane (7 janvier 2013)

    JulienW : on est donc à peu près d’accord ;)

    Répondre à Stéphane

  • Éric (8 janvier 2013)

    J’embraye de mon côté : http://n.survol.fr/n/le-choix-de-la-liberte

    N’oublions pas que se renier soi-même et ne pas être en accord avec nos crédos a aussi un prix. Et finalement ce prix là est bien plus difficile à payer sur le long terme.

    Répondre à Éric

  • tetue (9 janvier 2013)

    Liberté ? Libre ? Open-Source ?

    D’abord il faut être au courant. Du problème. Puis des alternatives possibles. Et enfin avoir la compétence de mettre en œuvre. Et le temps.

    Bref, c’est un luxe. Que tous ne peuvent pas se payer.

    Un jour et demi !? J’espère que tu exagères ?

    Je n’ai pas les moyens de me payer ça !

    Mon temps est trop rare, donc trop précieux. Comme je le disais chez NeoKraft en commentaire de Nos petits renoncements, « Mon choix ira toujours à ce qui est le plus facile à utiliser (mais hélas pas toujours libre), parce que ça m’évite de perdre du temps… que je préférer utiliser à lutter contre ces géants » privateurs de libertés. Ce qui me semble plus important que ma sauvegarde personnelle.

    Répondre à tetue

  • Stéphane (9 janvier 2013)

    tetue : Non je n’exagère pas, mais note bien que la dernière fois que j’ai fait une installation sous Windows il m’a fallu une journée, le temps d’installer plein d’applications dont j’ai besoin.

    Tu me fais penser à ce que je viens de lire sur Smashing :

    How many of your friends choose to buy a computer for their home simply because they use the same one at work ? Since they have been using it at work, it has become easy for them to use. Doesn’t mean it is the better computer  —  it is simply the one that is easiest for them. Our selections don’t have to be the best choices  —  they just have to be ones that we are okay with.

    Quant à moi je n’ai pas forcément pris la route la plus facile, mais j’ai fait mon choix, c’est ça l’important.

    Qu’est-ce qui fait que je préfère payer en temps qu’en argent ? Tu as raison d’évoquer la valeur de l’un ou de l’autre. Il y a quelques années je disais que je ne voulais pas retourner sous linux parce que ça me coûtait trop cher en temps et que Windows m’était « offert » avec mon PC. Ce que je vois entre Windows et Apple aujourd’hui (verticalisation de leur activité, verrouillage de leur écosystème, difficulté croissante à installer ce qu’on veut hors de leurs stores) comparé à l’open source m’a motivé à repasser à l’open source.

    Oui, il faut connaître, et alors ? J’ai les moyens de connaître, pourquoi m’en priver ?

    Autre question de valeur : en 1995 j’ai fait partie des clampins qui ont acheté leur suite bureautique Office chez Microsoft. Un peu plus de 3500FF. Et puis en 1997 ils m’ont proposé une mise à jour. De tête je crois que c’était dans les 2000FF, en tout cas beaucoup plus cher qu’une licence pour un nouveau client. Je suis resté avec l’Office 95 et j’ai assez vite adopté StarOffice, devenu OpenOffice puis LibreOffice.

    Où est le luxe entre MS Office et LibreOffice ? Tout le monde peut-il se payer des « logiciels privateurs », et quel est l’avantage de l’utilisateur dans l’histoire ?

    Quant à mon papa qui ne comprend pas grand-chose à ces questions de licence, un dépanneur est venu chez lui récemment, n’y connaissait pas grand-chose, avait du mal à trouver Internet Explorer vu qu’il ne connaissait pas Firefox (j’ai mis toute la famille à Firefox pour des questions de maintenance vu que c’est surtout moi qui m’occupe de la sécurité des machines familiales), et puis il leur a gaillardement installé MS Office : « c’est gratuit ! »

    J’ai dû faire désinstaller à mon père, en lui expliquant que c’était du recel. Depuis il est passé à OpenOffice, après une explication de texte des enjeux légaux et sociétaux associés à chacun.

    Pour l’OS, je lui ai laissé son Windows, qu’il a payé, et qui rame davantage que l’Ubuntu qui marche en parallèle. Je lui laisse le choix mais je lui explique qu’il a le choix, et je lui explique les tenants et les aboutissants.

    Tiens, encore un exemple : ma douce a cassé le disque dur de son PC il y a un an ou deux. L’ordinateur étant de seconde main, elle n’avait pas la clé de licence de son Windows. Elle a pris un CD Ubuntu et une heure plus tard elle préparait ses cours (voilà pour le temps : en standard elle a eu un client mail, un navigateur, une suite bureautique, et comme elle n’a pas besoin de plus l’affaire était faite en une heure). Le « coût » de l’installation, c’est moi qui l’avais absorbé en amont (téléchargement du CD, explication de texte, présentation du produit, si je puis dire). Elle n’a pas racheté de licence. Elle n’est pas toujours ravie d’Ubuntu qui lui réserve parfois des mauvaises surprises (pourquoi d’un seul coup telle imprimante refuse-t-elle de marcher ?), mais j’ai dans le passé eu le même type d’expérience avec des OS propriétaires.

    Bref, oui, il y a un choix. Je le paye en temps et en neurones, mais cf. le commentaire d’Éric.

    Répondre à Stéphane

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