Banquière mon amour

J’aime la banque et ses banquières.
Figurez-vous que par un malheureux hasard, le revenu que j’escomptais à la rentrée scolaire, et qui aurait dû, comme tous les ans, boucher le trou des impôts sur le revenu, locaux, d’assainissement (ajoutez-en d’autres si le coeur vous en dit), ce revenu, disais-je, me fit cruellement défaut.

Figurez-vous que par un malheureux hasard, un éditeur battant de l’aile et l’autre donnant la priorité, bien naturellement, aux auteurs dont la traduction est le revenu principal (car je suis traducteur et je travaille avec deux éditeurs), le revenu que j’escomptais à la rentrée scolaire, et qui aurait dû, comme tous les ans, boucher le trou des impôts sur le revenu, locaux, d’assainissement (ajoutez-en d’autres si le coeur vous en dit), ce revenu, disais-je, me fit cruellement défaut.

Nous sommes donc aujourd’hui à la tête d’un trou de vingt mille francs. Oui, nouveaux, ma bonne dame. Et encore, je ne parle pas de ce qui reste à payer ! Nous attendant à ce que notre banquière, plus poupée de porcelaine que conseillère financière, nous alpague en nous disant que nous sommes des vilains garnements, nous voilà montés à la ville, partis à la banque avec nos habits du dimanche et nos dents bien lavées.

Notre Seillère financière (car je n’ose l’accabler, la pauvre) nous fait le coup du "rendez-vous-compte-depuis-un-mois-que-ça-dure". Elle nous explique, surtout, que chaque opération (chaque écriture) fera l’objet d’une retenue d’une quarantaine de francs, au titre de la euh... je n’ai pas retenu le nom... Mettons la "Commission de contrôle". Surprise totale des intéressés. "Ben oui, les gens ne le savent pas jusqu’à ce que ça leur arrive." Il faut dire merci pour cette information tardive, ou bien ?!

Donc, si tu comprends comme moi ami lecteur, tu déduis que puisque le gentil client est en train de se noyer, la gentille banque pour l’aider lui fout le bec dans l’eau en lui serrant la gorge bien fort, des fois qu’il puisse encore s’en tirer !!!

Dans sa mansuétude teintée de sollicitude (très bonne comédienne), la poupée de porcelaine nous dit que la seule solution, c’est de souscrire un emprunt-relais, histoire de colmater les brêches, qui nous coûtera (tu te tiens bien, ami lecteur ?) seulement 13,55 % du capital prêté ! Une broutille ! Je te passe les détails de calcul, mais pour résumer disons que je lui demande de me faire une petite projection sur l’année à venir histoire de savoir à quelle sauce on va être mangés, elle lève les bras au ciel en disant que ce calcul est impossible, vu que le montant prêté change tout le temps, et que les 13,55 % sont calculés sur le montant restant à rembourser !

Incroyable, non ?

Ce que j’aime, c’est cette faculté :

  1. de te dire que le bateau coule (le Titanic, à côté, c’est une barque de plaisance sur l’étang du village) et
  2. de vouloir te faire croire que tu ne t’en sortiras pas sans cette fameuse trouvaille qu’est le crédit-relais, sachant
  3. qu’elle voit que la situation est mauvaise depuis un mois, mais que pour te faire flipper suffisamment, il lui faut pouvoir te dire que la situation est grave, qu’elle t’a déjà coûté très cher (évidemment, puisque je n’ai pas encore le relevé de comptes du mois, je ne pouvais pas voir les retenues de la commission machinchose), et qu’il faut endiguer tout de suite le flot de ta dette.

Je trouve que c’est du chantage, purement et simplement. Du rackett.

La morale de cette histoire est à plusieurs détentes :

  1. On a trouvé l’argent ailleurs.
  2. Si seulement les poupées en porcelaine n’étaient pas commissionnées sur des produits aussi mauvais, elles seraient peut-être de bon conseil.
  3. Gardons-nous des généralités. Les banquiers sont, comme tout le monde, des gens très bien.
  4. La poupée en porcelaine ne se sucrera pas sur notre dos.

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