Se reposer, c’est bien

Pendant longtemps j’ai cru que dormir était une perte de temps. Ça a bien changé.

Mandy Brown dit :

In Rest Is Resistance, Tricia Hersey writes :

We are not resting to be productive. We are resting simply because it is our divine right to do so.

Hersey, Rest Is resistance, page 62

Hersey makes the case for rest as something sacred and divine, for rest as grace—for rest as that which does not need to be earned because it is a birthright, for rest as that which does not (cannot, will not) accomplish any goal or objective.

What would it look like if we treated rest as sacred ? As something impenetrable, something work cannot reach into. Something steady, constant, self-same.

And what if rest wasn’t only something on the edges of work—not only evenings and weekends, but in the interstitial moments, in the gaps between tasks or calls, in the stillness that’s always nearby even when we refuse to acknowledge it. What if rest was like breathing, something you always and ever return to ?

(Pour les lecteurices uniquement francophones, en résumé : Mandy cite Tricia Hersey qui dit que le repos est un truc sacré, acquis dès la naissance. Elle extrapole en disant que si on le sacralisait, on n’y laisserait pas entrer le travail. Et si, même, on y était attentif dans tous les petits moments d’interstice entre les activités, comme la respiration, à laquelle on revient toujours ?)

Comme je le disais en introduction, pendant longtemps j’ai cru que dormir était une perte de temps. Je dormais peu, moins de cinq heures par nuit, et toujours à contrecœur, uniquement parce que mon organisme me l’imposait. Et j’avais tellement de choses à faire, et tellement envie de les faire ! Mon cerveau faisait même des heures sup, et il m’arrivait de me réveiller en pleine nuit avec le bout de code qui m’avait manqué le soir même !

Tout ça est fini. J’ai découvert, l’âge aidant [1], que tout repos est bon à prendre. Je ne suis plus aussi frénétique. Je regarde, en vrac, ce site à refaire, le livre que je n’écrirai jamais, des projets restés embryonnaires mais auxquels il était bon de réfléchir, et je me dis que finalement j’ai déjà beaucoup fait ; quand je résume les quelques trucs importants de ma vie professionnelle et personnelle aux personnes que je rencontre [2], elles s’étonnent fréquemment du volume. Je fréquente sans doute trop de gens brillants et hyperactifs, peut-être que ça déforme ce que je considère comme peu ou beaucoup de ce point de vue.

Alors voilà. Le week-end, je dors. Quand je peux faire la sieste, je fais la sieste. Pendant les vacances, je me repose (tout en marchant quand même pas mal, mais c’est un repos d’un autre genre). Le repos c’est une des choses les plus importantes de la vie, sans quoi on ne se recharge pas et on se zombifie [3].

Et en plus c’est délicieux, de dormir, quand on y prend goût, non ?

Notes

[1D’aucuns diront « Oui, et au contact des chats peut-être un peu aussi, non ? ». Oui, peut-être aussi.

[2La traduction de comics, les activités sur le Web, le chemin parcouru dans le boulot, les rencontres ici et là, les lectures, les copains dans le monde entier via les internets et les réseaux sociaux, et puis, last but not least le temps riche passé avec les enfants, tant à parler qu’à regarder des films, se prêter des livres, visiter des trucs.

[3Enfin, votre expérience peut être différente, évidemment ; mais dans mon cas, je finis par devenir l’ombre de moi-même, tout en étant surexcité puisque ne tenant plus que sur les nerfs comme un caféinomane.

Commentaires

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)