Sans vouloir vous déprimer, voilà notre futur :
- à court terme, on va aller de déconfinement partiel en reconfinement (on appelle ça le stop-and-go), c’est inévitable vu la vitesse à laquelle cette saloperie de covid reprend du poil de la bête
- je dirais que les enfants ne retourneront pas à l’école avant septembre, et encore (mais ce n’est pas très grave au regard du reste)
- pas de vacances cet été, peut-être pas l’été prochain (mais ce n’est pas très grave au regard du reste)
- une grande, grande misère pour beaucoup, beaucoup de monde
- ça va être compliqué pour beaucoup d’interactions qu’on va devoir transformer : finies les bises et les poignées de main, finies les accolades ; finie la promiscuité dans les bars et les restaurants
- à long terme, on ne va plus toucher les gens pendant des années, ça va faire bizarre
- à long terme toujours : je parlais de pluie, mais il ne faut pas oublier que les émissions carbone vont vite remonter — déjà que là on n’est pas sorti de l’auberge, 2050 est au coin de la rue et l’Europe promet toujours un climat saharien
Comme je le disais, il y a des choses pas trop graves au regard du reste.
Il ne nous reste qu’à profiter des répits avec prudence. Pour l’instant je ne peux toujours pas retourner voir mes parents (200km d’ici, or la règle à partir de demain en France limitera nos déplacements à 100km), et ce n’est pas un mal vu que notre région parisienne est encore bien contagieuse.
À défaut, nous passerons des coups de fil, nous favoriserons tant que faire se peut les petits commerces (je fais un inventaire des librairies pas trop loin de chez moi ; pour la bouffe c’est un poil plus compliqué), nous vivrons sans voir les collègues et sans toucher les gens.
(J’aurais voulu vous parler politique aussi, dire que « le monde d’Après » qu’on est en droit d’espérer ressemble beaucoup au « monde d’Avant », que le capitalisme va toujours aussi bien et bouffera encore la laine sur le dos de ceux qui vont encore plus souffrir. Mais plein de gens le diront mieux que moi, c’est eux qu’il faut lire.)