Adieu Twitter, je t’aimais bien

Les réseaux sociaux c’est comme les fruits : quand tu en gardes trop, ça finit par pourrir.

J’ai créé mon compte Twitter il y a environ un siècle (2006, déjà), et c’était rigolo. On se marrait avec les copains, les early adopters, je venais de quitter Facebook qui me semblait un monstre chronophage autant qu’un rêve mouillé de marketeur (je suis un visionnaire, hein ?).

J’aimais bien, sur Twitter, le fait que chaque compte soit disponible en RSS, ainsi que les favoris. Je me suis dit que je pouvais faire remonter tout ça ici même, dans le pied de page, et ainsi partager facilement des liens que je trouvais sur l’oiseau bleu.

Et puis progressivement Twitter s’est fermé, les RSS ont disparu, il faut un baccalauréat plus douze pour récupérer ses données sur un site, les publicités sont arrivées – oh je sais bien qu’il faut bien vivre, n’est-ce pas. Mais bon.

Sont arrivées aussi les légions de « gens pas d’accord », de gens que tu ne connais ni d’Ève ni d’Adam mais qui savent de façon sûre que tu te trompes, et qui te le font savoir sans aucune politesse. J’applique quant à moi un truc de vieux qu’on appelle la Netiquette, qui consiste en très résumé à ne pas dire à quelqu’un en ligne ce qu’on ne serait pas capable de lui dire en face.

Et Twitter est devenu un concentré des angoisses du monde. J’y suivais principalement des Français, des Anglais et des Américains, et ce qui était un endroit sympathique où on riait et où on partageait de l’information, l’endroit où je faisais le plus gros de ma veille, est devenu un forum politique lapidaire à coups de 140 caractères.

En passant, je me suis fait traiter de « gauchiasse » quand on me confondait avec le mec des Inrocks, je me suis fait féliciter pour la bouffe (méprise avec un restaurant de Toronto), pour les vidéos historiques (méprise avec un youtubeur pédago), et insulter pour mes vidéos (pour le même youtubeur et une polémique que j’ai déjà oubliée).

Les choses se sont accélérées, j’ai fini par y écrire que je n’y écrirais plus (sisisi, c’est sensé, si on y pense), et au 18 juin prochain Twitter changera ses réglages de vie privée et se rapprochera encore un peu plus de ce Facebook que je ne supporte pas. Alors ce matin j’ai fermé mon compte, purement et simplement.

« Désolé, cette page n’existe pas ! »

Je suis donc absent de Viadeo, LinkedIn, Facebook, Twitter, pour ne citer que les plus importants de ces « réseaux sociaux incontournables » en Occident. Je vais faire le zouave sur Mastodon pendant que c’est drôle, et puis j’ai quand même un compte professionnel sur Twitter, mais ce n’est évidemment pas la même chose (et je n’y dirai pas les mêmes choses).

Et puis pour le personnel et les réseaux, hé bien on a toujours le mail, IRC, les sites perso protégés par des mots de passe pour vivre-heureux-vivons-cachés-encore-et-toujours.

Il y a tant de choses à faire ailleurs pour vivre heureux en attendant la mort.

PS : Pour les liens qu’un jour je mettrai en valeur sur nota-bene.org, j’utilise Wallabag, initiative française qui me permet de remiser les articles à lire à plus tard et me permet ensuite facilement de partager ce que je veux partager via un RSS de mes favoris. Love et tout ça.

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