Apprenons à décoder les discours politiques

« On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. » (Pierre Desproges)

J’ai lu un entrefilet dans le 20 minutes du 7 décembre 2015 avec des citations de quelques ténors actuels, je les cite ci-dessous.

Nicolas Sarkozy (PS) « Il nous faut entendre et comprendre l’exaspération profonde des Français. Au second tour, les électeurs devront se mobiliser en faveur de la seule alternance possible, celle incarnée par les républicains de la droite et du centre. »

Traduire : « Ah tiens ça fait longtemps que je n’ai pas eu un poste au gouvernement, préparons tout de suite 2017. »

(Je tiens à préciser que je n’ai touché à rien dans ma citation : Nicolas Sarkozy est qualifié « PS. » C’est dire si on est confus à cause de tous ces changements de noms, de luttes intestines, de conflits de pouvoirs dans les partis traditionnels.)

Jean-Christophe Cambadélis (PS) « Dans les régions à risque Front national où la gauche ne devance pas la droite, le Parti socialiste décide de faire barrage républicain, en particulier en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pendant cinq ans, les socialistes ne siégeront pas dans ces régions. »

Traduire : « Pendant cinq ans on ne pourra nous accuser de rien de ce qui se passera dans ces régions. Qu’est-ce qu’on va leur mettre aux prochaines régionales ! »

Florian Philippot (FN) « Il apparaît qu’on est largement le premier parti de France, plusieurs points devant l’alliance Les Républicains-centristes. Cette dynamique semble supérieure aux meilleurs sondages de ces derniers jours. Il faut amplifier notre mobilisation cette semaine qui risque d’être la semaine où gauche et droite vont vouloir faire peur aux électeurs. »

Traduire : « Ah zut alors, ça fait quarante ans qu’on fait peur à tout le monde, d’abord avec le communisme puis avec les étrangers, et les autres partis viennent de réaliser que le populisme rapporte des voix si on s’y emploie activement. Rendez-nous nos épouvantails ! »

Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) « Ce que disent les Français, c’est une immense colère qui s’exprime d’abord à l’attention du gouvernement et à l’attention du Parti socialiste. La fusion crée de la confusion, et la confusion, c’est le terreau sur lequel prospère le FN. Les électeurs ne se laissent pas additionner. »

Traduire : « J’aurais pu associer fusion et profusion mais ça sonnait moins bien. Une chance que personne ne se souvienne déjà plus que nous avons soutenu unanimement le gouvernement sur la prolongation de l’état d’urgence, tiens. »

Sortez en rang, vous êtes filmés et fichés, je ne veux pas voir d’esclandre.

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