Il y a quelques jours nous avons acheté un nouvel ordinateur, et les conditions de remboursement de Windows, que nous ne voulons pas utiliser vu que toute la famille est sous Ubuntu [1], sont précisées sur le site de la Fnac : Le remboursement de votre système d’exploitation (OS) [2].
Cette page fait un lien vers chaque fabricant. Pour le HP, c’est donc là, me dit la fnac : Cliquez ici pour connaître la politique HP relative aux logiciels préinstallés sur les ordinateurs HP.
La page en question précise :
Si vous n’acceptez pas ces conditions, votre seul recours sera de contacter HP pour nous retourner l’ensemble du produit complet inutilisé (matériel et logiciels) dans son emballage d’origine, dans un délai de 14 jours suivant son achat, afin d’en obtenir le remboursement.
Autrement dit, si nous n’acceptons pas le CLUF (Contrat de Licence de l’Utilisateur Final) de Windows, la seule solution serait donc de retourner le matériel et le logiciel inutilisés.
- Première aberration : il aurait donc fallu ne pas déballer l’ordinateur pour le renvoyer. C’est bête, c’est celui-ci que nous voulions acheter, et nous n’avons vu cette clause qu’une fois que nous nous étions assurés du bon fonctionnement de l’ordinateur.
- Deuxième aberration : maintenant que nous avons déballé l’ordinateur, et donc été obligés de lancer Windows pour ensuite installer Ubuntu, nous ne pouvons plus le renvoyer à HP.
- En résumé, si j’ai bien compris : on ne peut pas acheter d’ordinateur portable HP sans acheter obligatoirement une licence Windows.
Qu’est-ce qui a changé depuis 1998 et les injonctions de l’Union Européenne ?
Pour rappel, lire ce que disait Roberto di Cosmo en 1998 sur le sujet de la « taxe informatique de Microsoft »
Si vous cherchez bien, mais vraiment bien, il est possible, en théorie, d’essayer de se faire rembourser après coup, toujours en embêtant le pauvre constructeur matériel, mais il s’agit d’un véritable parcours du combattant : dans notre École plusieurs chercheurs et élèves ont acheté des ordinateurs de bureau ou portables pour y installer GNU/Linux ou NextStep, mais ils ont été obligés d’acheter Windows avec, sans réussir à se faire rembourser. C’est là la source la plus importante de profit pour Microsoft, et c’est pour cela que l’on peut parler ici de véritable taxe sur les ordinateurs : chaque PC acheté, c’est tant de francs dans les poches profondes de Microsoft, que vous le vouliez ou non. C’est pour dix ans de telles pratiques, qui ont fait la richesse de l’entreprise et tué la concurrence, que Microsoft a été réprimandé par la justice américaine et européenne en 1995, mais sans aucune conséquence financière [3]. Cela veut dire que le fruit du vol est resté acquis au voleur, en échange de l’engagement de ce dernier à ne pas récidiver. C’est peut-être en raison de cette condamnation sans conséquences qu’il est encore très difficile aujourd’hui d’acheter un PC sans Windows, à mois d’avoir recours à des petits assembleurs : le cas de Dell et Gateway 2000 n’est pas isolé et chaque PC acheté, c’est un « utilisateur de Windows » en plus dans les statistiques, même si la première chose que fait cet utilisateur est de jeter à la poubelle Windows 95 pour installer GNU/Linux.
Tu sais quoi, HP ? Le prochain portable que nous achèterons, ce sera chez un de tes concurrents. Et nous lirons les petites lignes avant, ne t’inquiète pas.